Les scientifiques tirent à nouveau la sonnette d’alarme et cette fois, l’avertissement se fait sur un ton plus urgent et avec des chiffres concrets de l’impact « sans équivoque » des êtres humains sur le réchauffement climatique et l’évolution de ses conditions météorologiques. Notre activité a changé le climat sur Terre d’une manière qu’elle n’a pas fait depuis des millénaires. Et bien que nombre de ces changements puissent être inversés en quelques années ou décennies, d’autres sont déjà irréversibles.

L’homme est la cause « incontestable » du changement climatique observé sur la planète depuis le début du 20ème siècle et le taux de réchauffement observé, causé par l’homme, est sans précédent depuis au moins 2 000 ans.

Les émissions de gaz à effet de serre résultant de l’activité humaine sont responsables du réchauffement de la planète d’environ 1,1 ºC depuis les années 1850-1900. Au cours des 20 prochaines années, la température moyenne mondiale devrait dépasser 1,5 °C, le maximum convenu en 2015 lors du sommet de Paris pour maintenir la planète dans des conditions de vie raisonnables.

Les événements extrêmes vont se multiplier au fur et à mesure que la température de la planète augmente
Les événements extrêmes vont se multiplier au fur et à mesure que la température de la planète augmente ©France24

Certains changements dans les régimes météorologiques peuvent être inversés en quelques décennies si nous limitons les émissions de gaz à effet de serre dès maintenant. La qualité de l’air, par exemple, pourrait s’améliorer rapidement, mais les températures mondiales mettront environ deux à trois décennies à se stabiliser. D’autres changements sont irréversibles. Ou s’ils le sont, il faudra des centaines ou des milliers d’années pour s’en remettre. Ce serait le cas des changements qu’ont subis les océans, les calottes glaciaires ou l’élévation du niveau des mers.

Le problème que beaucoup d’entre nous considéraient comme quelque chose de lointain et lointain s’est approché de notre porte, malgré le fait que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies publie des rapports qui nous disent depuis près de 40 ans que le problème est réel, grave et nécessite une action immédiate. « Le monde a entendu, mais n’a pas écouté », comme l’a déclaré la directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement, Inger Andersen, lors de la présentation du sixième rapport du GIEC, approuvé par les 195 pays qui le composent.

Selon Andersen, les actions n’étaient pas assez fortes et maintenant le changement climatique est là et « personne n’est en sécurité ». Et bien que les effets soient différents selon l’endroit où nous vivons, les impacts sont tout aussi graves.

Les scientifiques nous donnent les données, nous devons agir

Ce que ces scientifiques nous disent, c’est qu’à chaque fois les preuves sont plus claires et tout indique que nous, humains, sommes les coupables qu’il y a de plus en plus de phénomènes météorologiques extrêmes tels que des vagues de chaleur, des pluies torrentielles, des sécheresses, des ouragans ou des typhons.

Cependant, le rapport n’apporte pas de solutions concrètes. Dans une interview à France 24, Katharine Hayhoe, responsable scientifique de l’organisation environnementale The Nature Conservancy, explique qu’apporter des solutions n’est ni l’objectif de ce rapport ni le travail des scientifiques. Selon Hayhoe, « la science diagnostique le problème, la science surveille le problème, la science nous dit à quel point il est grave. Mais la science physique ne peut pas nous dire quoi faire, car cela dépend de nos valeurs, de nos priorités, de notre technologie de nos politiques. « 

Nous avons des solutions depuis des décennies, mais The Nature Conservancy nous rappelle : « Nous devons réduire nos émissions de carbone le plus tôt possible et autant que possible. Nous devons accélérer la transition vers une énergie propre, nous devons investir dans des solutions basées sur nature, comme la conservation, la protection de nos zones humides et le maintien du carbone dans le sol, là où nous le voulons et non dans l’atmosphère », réitère l’entité.

Pour Hayhoe, le plus grand ennemi que nous ayons actuellement est que nous ne sommes pas conscients de l’impact du changement climatique sur notre vie quotidienne. Le climatologue nous rappelle que tout ce qui nous entoure, tout ce que nous faisons, mangeons et respirons est nuisible ou bénéfique selon la santé de notre planète. Et il conclut par la déclaration suivante : « La planète survivra, la question est de savoir si nous y parviendrons.

La certitude que le changement climatique est réel et que la responsabilité incombe à l’espèce humaine est l’un des mots qui revient le plus souvent dans ce rapport. Désormais, la balle est entre les mains des citoyens et des politiques et la certitude que des décisions efficaces et rapides seront prises pour résoudre un problème qui affecte chacun des habitants de la planète est remise en cause.

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