Un tribunal de Paris a jugé que l’État français était responsable de l’inaction climatique et demande aux ONG de fournir une liste de mesures que le gouvernement devrait mettre en œuvre pour réparer les dommages causés par le changement climatique et le réchauffement climatique.
L’Etat français a été reconnu coupable d’inaction climatique, dans un jugement que, bien que symbolique pour l’instant, plusieurs organisations environnementales ont qualifié d’historique. C’est l’aboutissement d’une affaire baptisée « Le processus du siècle » (« L’Affaire du siècle ») qui a commencé il y a plus de deux ans lorsque quatre ONG – Greenpeace, Oxfam, Notre affaire à Tous et Nicolas Hulot Fondation – Ils ont déposé une plainte contre le gouvernement d’Emmanuel Macron pour ne pas avoir pris de mesures «suffisamment fortes et efficaces pour lutter contre le changement climatique».
En 2018, ils ont obtenu 2,3 millions de signatures, en moins d’un mois, qui ont soutenu l’initiative sur la base de plusieurs rapports qui ont révélé que la vitesse à laquelle le gouvernement va n’atteindra pas la neutralité carbone en 2050.
Le 14 janvier a eu lieu la première audience et le 3 février, le verdict était connu. Une décision qui oblige l’État à verser 1 euro à chacune des ONG pétitionnaires et demande aux organisations environnementales de livrer une liste de mesures que, selon elles, le gouvernement français devrait mettre en œuvre pour réparer les dommages causés par le changement climatique et le réchauffement climatique .
La décision de la justice française est intervenue quelques jours avant que l’exécutif ne présente son projet «Loi sur le climat et la résilience», qui reprend les suggestions de la Convention citoyenne sur le climat qui a débuté en octobre 2019 et qui a recueilli les propositions de 150 citoyens français «sélectionnés au hasard représentative selon des critères de sexe, d’âge, de qualification, de catégorie socioprofessionnelle, de type de territoire et de zone géographique « . Dans deux mois, ces suggestions d’actions contre le changement climatique que les ONG doivent rédiger parviendront aux tribunaux et ce sera alors que la Justice pourra décider des mesures concrètes que le gouvernement Macron devra prendre.
Le porte-parole de l’Elysée, Gabriel Attal, a admis que le pays était en retard dans la lutte contre le changement climatique, bien qu’il ait également appelé ceux qui critiquent l’inaction du gouvernement à proposer des solutions pour augmenter l’impact positif.
Pour la directrice générale d’Oxfam France, Cécile Duflot, l’important dans cette décision est qu’elle met la balle dans le camp du gouvernement qui, selon elle, tente toujours de se soustraire à sa responsabilité climatique. Il a également rappelé que les actions valent plus que les mots et que « non seulement il faut avoir des objectifs théoriques, sur papier ou de grandes phrases, mais il faut des actions et des moyens pour les soutenir ».
Cette décision du 3 février rejoint également l’échéance dont dispose l’État français ce mois-ci pour justifier qu’il prend les mesures appropriées pour atteindre ses objectifs 2030 en matière de lutte contre le changement climatique C’est en réponse à un procès intenté en janvier 2019 par le commune côtière de Grand-Synthe – une banlieue nord de Dunkerque, qui se sent très vulnérable à l’élévation du niveau de la mer en raison du réchauffement climatique.
Le verdict du «Processus du siècle» peut ouvrir les portes aux citoyens d’autres pays pour oser intenter des poursuites contre les gouvernements pour exiger, par la loi, davantage d’actions pour inverser ou arrêter le changement climatique.
Réduire, réutiliser et recycler: les clés de l’économie circulaire
L’un des moyens de réduire les émissions de gaz contribuant au réchauffement climatique est la soi-disant économie circulaire, qui consiste à consommer moins et à recycler plus et ainsi à minimiser la quantité de nouvelles ressources utilisées. En effet, selon le rapport «Circularity Gap report 2021», une économie circulaire permettrait de faire plus avec moins. Cela réduirait les émissions de gaz à effet de serre de 39% et la quantité de ressources vierges que nous aurions à extraire ou à utiliser de 28%.
Sur les 100 000 millions de tonnes de matériaux utilisés chaque année, seuls 8,6% sont remis en circulation pour utilisation. En d’autres termes, 91,4% de tous les matériaux que nous utilisons sont jetés à la fin de leur utilisation, ce qui ne prend parfois que quelques secondes. La tendance est également à la baisse. La quantité de matériaux que nous utilisons a triplé depuis 1970, et selon les estimations de l’ONU, ce chiffre pourrait encore doubler d’ici 2050 si rien n’est fait à ce sujet.
Pour parvenir à un système économique durable, l’Amérique latine et les Caraïbes ont lancé la Coalition pour l’économie circulaire, qui vise à unir leurs forces entre les gouvernements, les entreprises et la société civile pour dissocier la croissance économique de la dégradation de l’environnement.