Salah Abdeslam, seul rescapé des commandos jihadistes des attentats de Paris du 13 novembre 2015, n’a pas fait appel de sa condamnation à perpétuité sans possibilité de libération anticipée. Le délai d’appel de dix jours a expiré le lundi 11 juillet à minuit. Avec cette décision, le verdict historique acquiert un caractère définitif.
Deux semaines après le verdict prononcé dans le procès des attentats du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam, seul auteur vivant du massacre terroriste, a renoncé à faire appel de sa condamnation pour participation à une « association de malfaiteurs terroristes » et « meurtre organisé en lien avec une entreprise terroriste ». Les 19 autres condamnés n’exerceront pas non plus leur droit à l’organisation d’un nouveau procès.
Salah Abdeslam a été reconnu coupable de meurtre et de tentative de meurtre, entre autres chefs d’accusation, pour avoir participé aux attaques du groupe État islamique (EI) contre le lieu de divertissement Bataclan, où a eu lieu le plus grand massacre, des terrasses de bars et de restaurants au centre de Paris, et le Stade de France faisant 130 morts et des centaines de blessés.
L’annonce a été faite ce mardi 12 juillet par Rémy Heitz, le procureur près la cour d’appel de Paris. Dans un communiqué, il a confirmé qu’Abdeslam n’avait pas interjeté appel avant le délai, qui a expiré le lundi 11 juillet à minuit, et a par conséquent souligné le « caractère définitif » de cette condamnation, dans laquelle Abdeslam s’est vu infliger la peine la plus sévère possible en France. : réclusion à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle.
Ses avocats, Olivia Ronen et Martin Vettes, ont indiqué qu’Abdeslam, un Franco-Belge d’origine marocaine de 32 ans, a décidé de « renoncer à son droit de faire appel » du verdict et de la peine « pour des raisons connues de lui seul ».
La défense a ajouté dans un communiqué que « cela ne signifie pas qu’il (Abdeslam) adhère au verdict et la condamnation à perpétuité qui en résulte sans libération conditionnelle… signifie qu’il s’y est résigné ».
Ronen et Vettes ont déclaré que la condamnation à perpétuité sans libération conditionnelle d’Abdeslam était « inacceptable » mais qu’ils « respectent la décision de la personne que nous représentons ».
La défense du principal prévenu avait plaidé en vain contre une « condamnation à mort lente » destinée à « neutraliser définitivement un ennemi » et non un homme ayant « évolué » au cours de l’audience.
Lors de son témoignage au procès, Abdeslam a déclaré qu’il était un ajout de dernière minute à l’équipe de commando djihadiste de neuf membres qui s’est déployée dans la capitale française pour lancer des attaques coordonnées sur plusieurs sites dans la nuit du 13-N.
Le condamné a déclaré être entré dans un bar avec des explosifs attachés à son corps, mais a changé d’avis et a désactivé le détonateur. Cependant, le tribunal a conclu que le gilet explosif d’Abdeslam ne fonctionnait pas correctement, rejetant son affirmation selon laquelle il avait décidé de ne pas mener à bien sa partie de l’attaque.
Les 19 autres condamnés impliqués dans les attentats du 13-N
Les magistrats du tribunal correctionnel de Paris ont également prononcé des peines de prison à perpétuité contre cinq autres prévenus qui ont été jugés par contumace car en pratique ils sont tous soupçonnés d’être morts.
Une peine d’emprisonnement à perpétuité assortie d’une peine minimale de 22 ans de prison a également été prononcée contre Mohamed Abrini, qui lors des préparatifs des attentats faisait également partie du commando djihadiste, mais qui a démissionné au dernier moment de participer aux massacres. Abrini est emprisonné depuis début 2016.
Le 29 juin 2022, et après 10 mois d’un procès historique, Salah Abdeslam est devenu le cinquième homme en France condamné à la réclusion à perpétuité sans possibilité de libération. C’est la peine la plus élevée du code pénal.
Avec EFE, AP et AFP