Alexis Corbière, député du parti d’opposition La Francia Insumisa, a plaidé ce lundi pour la création d’une commission parlementaire chargée d’enquêter sur les liens présumés entre le président français Emmanuel Macron et la société Uber après la fuite d’informations suggérant que le président aurait aide secrètement l’entreprise à pénétrer en France en lui facilitant l’accès aux hautes fonctions.

« L’idée que Macron, en s’entendant secrètement avec une entreprise, ait déréglementé les règles concernant les taxis est très grave. Quelle leçon peut-on en tirer ? Evidemment, il faut se poser la question. Vous pouvez vous adresser au Gouvernement, vous pouvez créer une enquête commission », a-t-il affirmé, selon les informations de la chaîne de télévision BFMTV.

Les fuites ont suscité la polémique dans le pays, où opposants et syndicats ont critiqué le président, qui aurait mené ces actions lorsqu’il était ministre de l’Économie de la France.

Les plus de 124 000 documents du Consortium international des journalistes d’investigation qui composent les soi-disant « dossiers Uber » exposent les pratiques éthiquement douteuses de l’entreprise que Travis Kalanick dirigeait à l’époque et qui a traversé les premiers ministres, présidents, millionnaires, oligarques et magnats des médias.

En France, chaque groupe parlementaire a le droit d’inscrire une fois par an, et à l’ordre du jour, une proposition de création d’une commission d’enquête. Les députés de la formation de gauche avaient prévu de demander que l’on enquête sur la hausse de l’inflation, mais maintenant ils ont commencé à changer d’avis.


Le chef du Parti communiste Fabien Roussel a accusé Macron d’aider les riches au lieu de « protéger les citoyens français », tandis que les politiciens du parti au pouvoir de la Renaissance ont fait valoir que Macron avait agi de manière acceptable.

« Je suis responsable de l’industrie et je rencontre des industriels (…) Aujourd’hui, par exemple, je rencontre Tetrapak », a déclaré le vice-ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, Roland Lescure, sur son compte Twitter.

Or, pour des personnalités comme le secrétaire général de la Confédération générale du travail, Philippe Martinez, « le minimum » est que le chef de l’Etat « donne des explications » à cet égard. « Il doit expliquer ce qu’il a fait et comment il a contribué non seulement à assurer l’entrée d’Uber en France, mais comment cela a conduit à une réforme qui a facilité ce type d’activité », a-t-il déclaré.

Les documents divulgués sont datés entre 2013 et 2017 et incluent des communications de Kalanick lui-même avec ses managers. L’un d’eux reconnaît qu’ils se comportent comme des « pirates » et dans un autre document divulgué, il dit qu’ils sont « putains d’illégaux ».

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