La réforme fiscale du gouvernement de Gustavo Petro, approuvée par le Congrès colombien cette semaine, suscite l’amour et la haine entre les différents secteurs politiques et économiques qui ont émis leurs réactions aux textes votés par les deux chambres.

Le Congrès colombien a approuvé cette semaine un projet de réforme fiscale qui lui permettra de percevoir 20 milliards de pesos -soit 4 000 millions de dollars- par an au cours des quatre prochaines années, sur la base de l’augmentation des taxes sur le pétrole et le charbon.

La nouvelle loi, drapeau de la politique économique du nouveau président Gustavo Petro, vise à financer des projets sociaux et à mettre de l’ordre dans les finances publiques du pays latino-américain.

Mais la réforme a attiré les critiques des groupes d’entreprises, qui affirment que les prélèvements sur les principales exportations du pays décourageront les investissements, tandis que l’incertitude sur le projet de loi a contribué à une forte baisse du peso, la devise atteignant un niveau record par rapport au dollar.

En plus des tarifs allant jusqu’à 10% sur le charbon et jusqu’à 15% sur le pétrole brut, lorsque les prix dépassent un certain niveau, la loi imposera des taxes plus élevées aux personnes qui gagnent plus de 10 millions de pesos, soit environ 2 000 dollars par mois. ainsi que les plastiques à usage unique, les boissons sucrées et les aliments ultra-transformés.


L'inflation en Colombie a atteint 11,44 % par an en septembre.
L’inflation en Colombie a atteint 11,44 % par an en septembre. ©France 24

« Le Congrès a approuvé une loi historique dont le but est d’aider à réduire une énorme dette sociale. C’est un outil qui aidera à éradiquer la faim, à réduire la pauvreté et les inégalités, ainsi que les privilèges de quelques-uns, et à avancer face aux inégalités », a affirmé le ministre des Finances, José Antonio Ocampo.

Selon Ocampo, la pauvreté monétaire serait réduite de quatre points de pourcentage, ce qui équivaut à deux millions de personnes. C’est-à-dire « des milliers de foyers à travers notre géographie qui vont avoir une vie meilleure », selon le chef du Trésor colombien.

En outre, il a assuré qu’il s’agit de la réforme fiscale la plus libérale de l’histoire et la plus consensuelle, puisque le responsable a passé plus de 300 heures à répondre aux préoccupations et à dissiper les doutes de divers secteurs pour avoir le « plus grand consensus possible ».

Le président Petro s’est également engagé à passer à l’énergie propre, bien que son exécutif ait déclaré la semaine dernière qu’il pourrait annuler une interdiction très critiquée de nouveaux contrats pétroliers.

La nouvelle loi établit que les compagnies pétrolières seront taxées de 5% supplémentaires lorsque les prix internationaux se situeront entre 67,3 et 75 dollars le baril. Il deviendra alors 10 % supplémentaires lorsque les prix sont compris entre 75 et 82,2 $ le baril, et 15 % s’ils augmentent.

Les compagnies charbonnières devront faire face à des charges supplémentaires similaires. Les compagnies pétrolières et minières ne pourront pas non plus déduire la valeur des redevances de l’impôt sur le revenu, un signal que les marchés et le secteur des hydrocarbures ont reçu négativement. Le peso est tombé à un niveau record de 5 070 pour un dollar avant l’approbation du projet de loi. Jusqu’à présent cette année, la monnaie s’est dépréciée de 25 %.

avec EFE

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