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Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a insisté sur la nécessité pour les gouvernements d'Amérique latine d'allouer une partie de leurs ressources à la fourniture d'un revenu de base aux habitants pauvres afin d'atténuer les effets économiques de la crise de Covid -19.

Le 9 janvier 2017 a été marqué dans l'histoire comme le jour où pour la première fois un pays accordait, à titre expérimental, un revenu de base à ses chômeurs. Ce jour-là et une fois par mois pendant longtemps, quelque 2 000 employés finlandais ont reçu 560 € en franchise d'impôt dans le cadre d'un programme de modernisation du système de sécurité sociale.

Le programme ne s'est pas prolongé au-delà de 2018 en raison du manque de fonds, mais il a contribué à "améliorer le bien-être et la sécurité économique", selon le gouvernement. D'autres nations comme les Pays-Bas et l'Espagne ont emboîté le pas, cette dernière en mai de cette année.

L'Organisation des Nations Unies a proposé à plusieurs reprises que les pays d'Amérique latine suivent les traces de ces quelques pays européens et établissent un type de régime de revenu minimum garanti pour les personnes vivant dans la pauvreté et l'exclusion sociale.

Ce jeudi 9 juillet 2020, le secrétaire général de l'agence, Antonio Guterres, a lancé un nouvel appel, face à la grave crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus.

«Le résumé des politiques que nous publions aujourd'hui met en évidence une série de mesures urgentes et à plus long terme pour mieux récupérer. Et il appelle les gouvernements à faire plus pour réduire la pauvreté, l'insécurité alimentaire et la malnutrition. Cela pourrait inclure la fourniture d'un revenu de base d'urgence et de subventions à la faim », a-t-il déclaré lors d'une conférence téléphonique.

Qu'est-ce que le revenu d'urgence de base?

Selon la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (Eclac), un revenu de base garantirait des transferts monétaires temporaires immédiats pour satisfaire les besoins de base et soutenir la consommation des ménages.

Il s'agit d'une subvention équivalente à un seuil de pauvreté (coût par habitant de l'acquisition d'un panier alimentaire de base et d'autres besoins de base) pendant six mois à l'ensemble de la population en situation de pauvreté en 2020.

En Amérique latine, si ce programme était appliqué, quelque 215 millions de personnes, soit 34,7% de la population régionale, en bénéficieraient. Cela impliquerait une dépense supplémentaire de 2,1% du PIB pour couvrir toutes les personnes qui seront dans la pauvreté cette année.

L'ONU estime qu'elle pourrait fermer cette année avec 18 millions de chômeurs de plus dans la région pour en terminer 44 millions et que la pauvreté affectera 230 millions de personnes à la fin de l'année, alors qu'il est prévu que 28 millions de personnes supplémentaires tomberont dans une situation de l'extrême pauvreté, pour un total de 96 millions.

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Cepal – qui dépend des Nations Unies – propose de maintenir le revenu vital minimum dans le temps, selon la situation de chaque pays.

France 24 avec EFE

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