A l’approche de la rentrée, le niveau élevé de contagion de la variante Delta a conduit jeudi les scientifiques à appeler à des actions plus efficaces pour prévenir une vague de virus dans les écoles, même si pour l’instant le vaccin pour les enfants de moins de 12 ans est interdit.

En France, le virus Delta continue d’inquiéter médecins et chercheurs. Deux semaines après la rentrée scolaire, le niveau élevé de contagion du variant a conduit les scientifiques à demander le 19 août des actions plus efficaces pour prévenir une épidémie du virus dans les écoles, bien que pour le moment la possibilité de vacciner soit exclue à ceux-ci. moins de 12 ans.

Dans un article d’opinion du journal ‘Le Monde’, une trentaine de médecins, chercheurs et enseignants appellent à « des actions fermes » et « des mesures efficaces dès la rentrée scolaire » le 2 septembre, sans aborder la question de la vaccination.

« Sonner l’alarme »

« Aux États-Unis, au Canada, en Inde, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne…, les pédiatres et les communautés scientifiques réclament encore plus de protection pour les enfants de moins de 12 ans. Aujourd’hui c’est à notre tour de tirer la sonnette d’alarme », écrit le groupe qui réunit les épidémiologistes Dominique Costagliola et William Dab, l’infectiologue Gilles Pialoux et le docteur Jérôme Marty, président du syndicat des médecins libéraux UFML.

Ils soulignent que « le taux d’hospitalisation entre 0 et 19 ans augmente dans les pays où la variante Delta est dominante ». En France, où cette variante est répandue à plus de 98 %, le nombre d’hospitalisations chez les enfants de 0 à 9 ans est « le double de ce qu’il était l’an dernier » à la même date, et « quatre fois » chez ceux de 10 à 19 ans.

La variante Delta « a complètement changé la donne », a déclaré à l’AFP Robert Cohen, président du Conseil national professionnel de pédiatrie (CNP), soulignant que « mathématiquement, comme elle est deux à trois fois plus contagieuse, il y aura plus de gravité et d’hospitalisations ». », y compris parmi les plus petits, bien que ces cas soient rares.

« Les mesures de prévention doivent être renforcées »

Mais, surtout, « les enfants seront contagieux, pratiquement les mêmes que les adultes avec les premières variantes du virus », un scénario totalement différent de la rentrée scolaire en 2020, où le virus circulait très peu chez les plus petits et depuis les petits aux Adultes.

Pour cette raison, le pédiatre hospitalier et infectiologue recommande de continuer à vacciner les adolescents, d’accroître la protection des enseignants, du personnel scolaire et des parents, et de « renforcer les mesures de prévention dans les écoles », avec une politique de dépistage « beaucoup plus fréquent, plus efficace dans détection précoce des cas ».

Quatre niveaux de mesures sanitaires (vert, jaune, orange et rouge) ont été définis dans un protocole publié le 28 juillet.

Plusieurs enfants se nettoient les mains avec du gel hydroalcoolique avant qu'un échantillon de salive ne soit prélevé pour un test de coronavirus, le 25 février 2021, dans une école d'Eysines, à l'extérieur de la ville française de Bordeaux.
Plusieurs enfants se nettoient les mains avec du gel hydroalcoolique avant qu’un échantillon de salive ne soit prélevé pour un test de coronavirus, le 25 février 2021, dans une école d’Eysines, à l’extérieur de la ville française de Bordeaux. Philippe Lopez AFP / Archives

Le ministère de l’Éducation nationale doit annoncer dans les prochains jours le niveau défini pour les écoles, collèges et lycées en fonction du degré de circulation du virus.

Pour les auteurs de l’article, il serait « impensable d’envisager une réactivation dans le ‘niveau 2’ du protocole (jaune, qui prévoit de recevoir tous les élèves en personne), alors que le taux d’incidence entre 0 à 19 ans est de cinq fois supérieur à la rentrée scolaire en 2020 ».

Les niveaux d’alerte les plus élevés ont des classes hybrides (présentiel et à distance), qui démarrent au niveau orange pour les lycées et au niveau rouge pour les écoles.

Une « année (scolaire) la plus normale possible »

Dans leur article, scientifiques et enseignants recommandent de maintenir les masques dès l’école primaire et de fermer tout cours, quel que soit leur niveau scolaire, dès qu’un premier cas de Covid-19 est détecté.

En revanche, ils pointent un « défaut » dans les protocoles concernant l’assainissement de l’air, appelant à « ouvrir les fenêtres plus fréquemment », s’équipant systématiquement de détecteurs de CO2 et de purificateurs, regrettant également qu' »aucune des mesures ne prend en compte le café magasins « .

Pour le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, « l’école doit être la plus ouverte possible pour tous les enfants de France ».

Souhaitant une « année (scolaire) la plus normale possible », la ministre a souligné, lors d’un déplacement en région parisienne, l’importance de la campagne qui sera menée à partir de septembre « pour les élèves qui ne seraient pas vaccinés, de manière incitative. ”. Il a applaudi que plus de 52% des adolescents (entre 12 et 17 ans) soient déjà vaccinés avec au moins une dose.

Cependant, le ministre a exclu une vaccination pour les moins de 12 ans. « C’est une question qui fait l’objet d’investigations dans le monde entier » mais « pour le moment, elle n’est pas sur la table », a déclaré le ministre Blanquer.

Les laboratoires américains Pfizer et Moderna ont déjà démarré des études cliniques aux Etats-Unis chez plus de 12.000 enfants, dont les premiers résultats seront connus fin septembre, avec des autorisations attendues d’ici la fin de l’année.

Avec l’AFP

Cet article a été adapté de son original en français

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