Accusés de bénéficier du travail forcé des Ouïghours en Chine, quatre géants du prêt-à-porter, dont Uniqlo et Skechers, font l’objet d’une enquête en France depuis fin juin pour « dissimulation de crimes contre l’humanité », un fait rarissime. initiative.

L’accusation est très importante. Le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête contre quatre entreprises du secteur textile pour dissimulation de crimes contre l’humanité, un processus lié aux soupçons de travail forcé subis par des membres de la communauté musulmane ouïghoure dans le La province chinoise du Xinjiang, telle qu’elle est ressortie le 1er juillet d’une source judiciaire.

Cette source a informé Reuters que l’enquête était centrée sur Uniqlo France, propriétaire du japonais Fast Retailing, Inditex, qui détient également Zara, SMCP et Skechers, confirmant ainsi des informations rapportées pour la première fois par ‘Mediapart’.

Des contrôles de traçabilité rigoureux

« En effet, une enquête a été ouverte pour ‘crimes contre l’humanité’ au Parquet antiterroriste après la présentation d’une plainte. Cette enquête a été ouverte pour dissimulation de crimes contre l’humanité », a précisé la source.

En avril, certaines ONG ont porté plainte contre ces sociétés pour « dissimulation du crime de réduction en servitude aggravée », « dissimulation du crime de traite des êtres humains en bande organisée » ou « dissimulation du crime de génocide et de crime contre l’humanité.

Inditex et SMCP ont rejeté ces accusations. Jusqu’à présent, il n’a été possible d’obtenir aucun commentaire de Skechers et Uniqlo France.

Précisant avoir été informée par voie de presse de l’ouverture de l’enquête, Inditex a déclaré qu’elle « s’opposait fermement aux qualifications pénales que semble indiquer cette plainte ».

« Inditex rappelle que des contrôles de traçabilité rigoureux sont effectués au sein du groupe. Ils ont permis de vérifier que les allégations découlant de cette plainte ne sont pas fondées. Il coopérera, pour l’établir, avec les autorités judiciaires françaises », a-t-il déclaré.


Une enquête pour « établir la vérité »

SMCP, qui a exprimé sa volonté de coopérer pleinement à l’enquête, a déclaré qu’il la considérait comme une « étape nécessaire pour établir la vérité ». « SMCP travaille avec des fournisseurs situés dans le monde entier et réaffirme qu’elle n’a pas de fournisseurs directs dans la région évoquée dans la presse.

Les États-Unis accusent la Chine de génocide et de crimes contre l’humanité dans la région du Xinjiang, citant la détention de plus d’un million de personnes, principalement issues de minorités musulmanes, dans des camps de travaux forcés. Pékin nie ces accusations.

En mars, plusieurs pays et l’Union européenne ont imposé des sanctions contre des représentants chinois pour violations des droits humains au Xinjiang.

De son côté, la marque japonaise de prêt-à-porter Uniqlo a réaffirmé vendredi qu’il n’y avait pas de travail forcé dans ses chaînes d’approvisionnement. Le moment venu, « nous coopérerons pleinement avec les enquêteurs pour réaffirmer qu’il n’y a pas de travail forcé dans nos chaînes d’approvisionnement », a ajouté la marque.

Avec Reuters et AFP

Cet article a été adapté de son original en français

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