Lors de son allocution ce 14 septembre à l’Académie de police de la ville de Roubaix, le président français a fait plusieurs annonces parmi lesquelles une réforme du système de sécurité au niveau national, des mesures de transparence policière et l’augmentation du nombre de policiers sur le terrain pour les dix prochaines années.

La présence de policiers et de caméras de sécurité pourrait augmenter dans les dix prochaines années dans toute la France, selon les plans annoncés par le président Emmanuel Macron le 14 septembre.

Depuis l’Académie de police de Roubaix, le président a proposé plusieurs initiatives pour une transformation « radicale » de la sécurité dans tout le pays, afin de contrer les critiques résultant de l’usage excessif de la force et de la brutalité des autorités à l’égard des citoyens, notamment lors des manifestations.

Parmi les différentes mesures proposées, celle qui ressort le plus est l’augmentation du nombre de policiers dans les rues d’ici dix ans et aussi une transformation des procédures bureaucratiques et judiciaires.

Macron a annoncé une loi de programmation pour la sécurité intérieure qui devrait être présentée au Conseil des ministres au début de l’année prochaine. En outre, il prévoit un budget de 500 millions d’euros pour les premières mesures adoptées.

La rencontre avec le président a réuni des policiers, des gendarmes mais aussi des élus de cette région du pays, dont Xavier Bertrand, qui mène les intentions de vote parmi les candidats de droite à la présidentielle de 2022.

Ces derniers jours, le candidat du Parti Les Républicains (LR) a déclaré dans une interview au journal ‘Le Figaro’ que Macron n’a pas réussi à « arrêter la violence qui se développe » en France et a qualifié sa politique de sécurité de « profonde échec  » du délai de cinq ans.

Une Police « équipée en fonction des nouvelles menaces qui pèsent sur la société »

Après plusieurs mois de discussions entre le président Macron et la Police sur la question de la sécurité et des relations avec la population, ce mardi plusieurs mesures ont été définies qui visent à réformer la sécurité dans tout le pays.

« L’objectif est de penser la Police et la Gendarmerie de 2030. Une police qui doit faire face aux nouvelles formes de criminalité qui foisonnent dans l’espace numérique, le traitement des messages cryptés, les escroqueries numériques, la cybercriminalité. Une police qui doit profiter des technologies numériques pour aller plus vite et enquêter plus efficacement. Une police qu’il faut former, équiper en fonction des nouvelles menaces qui pèsent sur la société : le terrorisme mais aussi les violences galopantes, les manifestations sporadiques, l’internationalisation de la criminalité », a déclaré le président français lors de son discours à Roubaix.

Le président a également assuré que tous les agents qui patrouillent sur la voie publique auront une caméra personnelle dans leur uniforme d’ici la fin de 2022 et qu’il en sera de même avec les voitures de police d’ici 2023.

« Je confirme d’abord l’achèvement du déploiement d’une caméra pour chaque patrouille. 15 000 ont déjà été déployés, il y en a encore 15 000 qui seront prêts dans les semaines à venir, d’ici octobre. Tous les engagements sont assumés dans ce domaine, il y a 30.000 caméras qui seront déployées », a promis Macron.


Entre autres annonces, des plaintes Internet seront activées d’ici 2023 ainsi que des amendes automatiques pour sanctionner les occupations illégales de bâtiments ou de terrains. Par ailleurs, un centre de formation sera créé pour les policiers dont les actions ont été critiquées lors des manifestations, notamment celles du mouvement « Gilets jaunes », et certains éléments des uniformes des policiers seront modernisés.

Pour que les plans de Macron soient effectifs, il y aura une augmentation de 1 500 millions d’euros du budget du ministère de l’Intérieur en 2022, dont 500 millions seront alloués à la mise en œuvre du nouveau projet de réforme. Ce dernier montant constitue une augmentation par rapport à la dotation de 900 millions d’euros annoncée par le Premier ministre Jean Castex fin juillet.

Les nouvelles réformes sont une avancée de ce qui sera l’un des axes de la campagne pour les élections présidentielles d’avril prochain, dans laquelle il est fort possible que Macron cherche à être réélu.

Avec l’AFP et les médias locaux

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