Ce mardi 2 mars 2021, des manifestations ont éclaté dans tout le pays après que la livre libanaise a atteint un plus bas record face au dollar sur le marché illégal, signe d’une aggravation de ses multiples crises.

En octobre 2019, des manifestations ont éclaté contre le gouvernement libanais en raison de la profonde crise économique, qui a généré une chute institutionnelle dont il ne s’est toujours pas remis. La situation s’est aggravée en 2020, à la fois en raison de la pandémie de Covid-19 et d’une explosion meurtrière dans le port de sa capitale Beyrouth, en août 2020.

La crise a conduit près de la moitié de la population du petit pays de six millions d’habitants à vivre en dessous du seuil de pauvreté. Sa dette équivaut à 170% du produit intérieur brut et est l’une des plus élevées au monde.

Cependant, c’est l’effondrement de sa devise par rapport au dollar à des niveaux historiques qui a brisé le dos du chameau et conduit des milliers de manifestants à bloquer les routes à Beyrouth, ainsi qu’à Tripoli et Sidon, certains avec des pneus en feu.

Cette dépréciation signifie que le salaire minimum mensuel de 675000 livres libanaises, qui avant les manifestations de 2019 équivalait à 450 dollars, ne coûte aujourd’hui que 67 dollars environ, soit six fois moins.

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Dévaluation sans précédent

Sur le marché illégal, le dollar s’échangeait ce mardi pendant quelques minutes à un record de 10 000 livres libanaises. Lors du précédent record de juillet dernier, le dollar s’était vendu 9 900 livres sur le marché parallèle. Le prix officiel peu utilisé reste de 1 520 livres pour un dollar.

L’effondrement de la monnaie locale a deux conséquences principales: une forte hausse des prix en raison de sa forte dépendance aux importations et la perte de pouvoir d’achat. Les prix du panier familial en 2020 ont grimpé de 146%, mais le sous-groupe alimentaire à lui seul a quadruplé en valeur.

Au milieu d’un besoin désespéré de devises, les donateurs internationaux ont déclaré qu’ils n’aideront le pays que si des réformes sont mises en œuvre pour lutter contre la corruption généralisée.

Avec AP, Reuters et EFE

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