MADRID, 22 (PRESSE EUROPÉENNE)

Le président de la France, Emmanuel Macron, estime qu’il est possible de trouver une majorité large et claire dans le cadre des négociations avec les différents partis et a déclaré qu’un gouvernement d’union n’est « pas justifié » face à la composition de l’Assemblée nationale .

« Je crois donc qu’il est possible, au moment crucial que nous vivons, de trouver une majorité plus large et plus claire pour agir », a déclaré le chef de l’Etat français, ajoutant qu’il espère que « dans les prochaines semaines » ils parvenir à des accords.

La gouvernabilité de la France est en danger après le second tour des élections législatives françaises qui s’est tenu dimanche et dans lequel la coalition liée à Macron, Ensemble !, n’a pas obtenu la majorité absolue et doit donc s’entendre avec d’autres formations pour garantir le processus parlementaire de initiatives gouvernementales.

Après les élections, Ensemble ! (au centre) détient 246 des 577 sièges de l’Assemblée nationale. Les Républicains (droite) ont 64 sièges et le Groupe national (extrême droite), 89. La Nouvelle union écologiste et sociale (Nupes, gauche) dirigée par La Francia Insumisa, a récolté 146 sièges.

Macron n’a donc plus la majorité absolue à l’Assemblée. Le président français a entamé une série de contacts avec d’autres partis, même si, pour l’instant, le parti républicain, représentant de la droite modérée, a déjà fait savoir qu’il ne le soutiendrait pas.

En ce sens, il a confirmé ce mercredi que « la plupart des dirigeants » avec qui il s’est entretenu ont exclu la possibilité d’un gouvernement d’union nationale. » « A mon avis, ce n’est pas justifié », a déclaré le président français, rapporté par le journal ‘Le Monde’.

Ainsi, Macron a appelé à « gouverner et légiférer autrement » face aux « fractures » révélées par les élections législatives. « Aucune force politique aujourd’hui ne peut faire des lois seule. La majorité présidentielle est relative », a-t-il condamné.

« Il faudra construire des compromis, des enrichissements, des amendements, mais le faire en toute transparence, au grand jour. Si je puis dire, cela concerne toutes les forces politiques, à commencer par la majorité présidentielle, et aussi toutes les autres », Macron clarifié. , tel que rapporté par ‘Ouest France’.

Pour cette raison, il a indiqué qu’« il faudra clarifier dans les prochains jours la part de responsabilité et de coopération que les différentes formations de l’Assemblée nationale sont prêtes à assumer ». De même, il a indiqué que le pays « a besoin de réformes ambitieuses pour créer plus de richesse et innover davantage ».


Le président français a également attiré l’attention sur la « forte abstention ». « Je ne peux pas non plus ignorer les fractures, les divisions profondes qui traversent notre pays et se reflètent dans la composition de la nouvelle Assemblée », a-t-il souligné.

Macron tente ainsi d’apaiser la crise entamée dimanche avant son départ pour un Conseil européen ce jeudi 23 juin à Bruxelles. « Dès que je serai de retour, nous commencerons à construire cette méthode et cette nouvelle configuration », a-t-il conclu.

Après le discours, le fondateur de La France Insumisa (LFI), Jean-Luc Mélenchon -qui dirige également le Nupes-, a souligné que « l’Exécutif est faible », tandis que « l’Assemblée nationale est forte ».

« Le Premier ministre doit comparaître devant l’Assemblée nationale. Si elle n’a pas la confiance de l’Assemblée, qu’elle démissionne », a-t-il dit, ajoutant que « la force doit rester dans la loi de la démocratie, comme l’a recueilli ‘Le Figaro' ».

Il faisait ainsi référence à la démission, rejetée par Macron, de la Première ministre française, Elisabeth Borne, qui avait déjà souligné lors de la même soirée électorale qu' »il n’y a pas d’alternative » à la majorité actuelle, puisque la coalition qui est à la tête ne pas assez de soutien non plus, le gauchiste Mélenchon.

L’une des options qui se renforce en cas de paralysie est pour Macron de dissoudre précipitamment l’Assemblée nationale et de convoquer des élections anticipées, un pari risqué compte tenu de la polarisation politique actuelle, avec une gauche et une extrême droite en hausse.

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