Le président français Emmanuel Macron a poursuivi ce week-end ses efforts pour renforcer la défense européenne en proposant l'ouverture d'un débat sur l'utilisation éventuelle d'armes stratégiques, y compris une capacité de dissuasion nucléaire, pour « construire une défense crédible » contre les menaces. en particulier de Russie.
« L'OTAN existe déjà mais, comme je l'ai dit (jeudi) à la Sorbonne, il faut aller plus loin et construire une défense européenne crédible », a-t-il déclaré dans un entretien au média du groupe Ebra.
Ce jour-là, Macron consacre une grande partie de son discours au domaine de la Défense, estimant que l'UE agit « trop lentement » et n'est pas « ambitieuse » dans un contexte de « réarmement généralisé dans le monde ». En ce sens, il a souligné que la Russie est un « voisin agressif » et que la « fragmentation » au sein des Vingt-Sept est aujourd’hui une « faiblesse ».
Pour y remédier, il propose de renforcer les capacités de Défense, avec une « préférence européenne » dans le rachat et l'intervention de la Banque européenne d'investissement (BEI), tout en élevant la dissuasion nucléaire comme « un élément stratégique » à prendre en compte.
Dans cette ligne de pensée, Macron a observé dans son interview ce week-end que cette initiative inclut par exemple le déploiement de « boucliers anti-missiles », avant d'indiquer qu' »être crédible, c'est aussi avoir des missiles à longue portée qui dissuadent la Russie ».
Le président français est même revenu sur la question des armes nucléaires, son pays étant la seule puissance de l'Union européenne dans ce domaine. « La doctrine française est qu'on peut les utiliser lorsque nos intérêts vitaux sont menacés et je suis favorable à l'ouverture d'un débat sur ce type de débat. Mettons tout sur la table et examinons ce qui nous protège réellement », a-t-il indiqué.
Macron a évoqué cette possibilité pour la première fois en 2020, lorsqu'il a appelé à un « dialogue stratégique » sur « le rôle de la dissuasion nucléaire de la France dans la sécurité collective de l'Europe, pour tenter d'ouvrir des discussions sur cette question avec l'Allemagne, qui accueille également des armes nucléaires sur son territoire ». territoire.