MADRID, 9 février (EUROPA PRESS) –

Le gouvernement algérien a convoqué son ambassadeur en France, Saïd Musi, pour consultations, après avoir « protesté fermement » contre « l’exfiltration clandestine et illégale » par Paris de l’opposante algérienne Amira Buraui, qui se trouvait en Tunisie.

Le ministère algérien des Affaires étrangères a indiqué dans un bref communiqué sur son compte sur le réseau social Twitter avoir transféré à la France sa condamnation pour cette « violation de la souveraineté nationale » et a dénoncé que « des personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité de l’Etat français ont participé dans l’exfiltration illégale d’un Algérien dont la présence sur le territoire algérien est nécessaire par décision de justice ».

« Dans sa note officielle, l’Algérie rejette cet événement inacceptable, qui porte un grand préjudice aux relations franco-algériennes », a-t-il déclaré, après le transfert de Buraui le 6 février de Tunis à la ville française de Lyon. La militante a été arrêtée en Tunisie le 3 février alors qu’elle s’apprêtait à se rendre en France après avoir franchi clandestinement la frontière algéro-tunisienne.

Après cela, elle a comparu le 6 février devant un juge tunisien, qui l’a libérée et lui a rendu son passeport, même si elle a de nouveau été arrêtée à sa sortie du tribunal dans le but d’être expulsée vers l’Algérie. Cependant, il a été transféré à l’ambassade de France, après quoi il s’est finalement rendu à Lyon, comme le rapporte le journal ‘Tout sur l’Algérie’.

Le militant de l’opposition a été condamné à deux ans de prison en mai 2021 pour « atteinte à la personne du président de la République », « outrage à un responsable dans l’exercice de ses fonctions » et « diffusion d’informations susceptibles de porter atteinte à l’ordre public », comme ainsi que « l’attaque contre les préceptes de l’Islam et du prophète ».

Buraui a été condamné en 2020 à un an de prison pour ces mêmes chefs d’accusation, pour « publications pouvant menacer l’unité nationale » et pour « incitation » à manifester pendant le confinement imposé par les autorités en raison du coronavirus. Buraui a lancé une campagne en 2014 contre la campagne du président de l’époque Abdelaziz Bouteflika pour un nouveau mandat, qu’il a obtenu. Par la suite, elle a été l’une des organisatrices des mobilisations contre le président lorsqu’elle a annoncé en 2019 qu’elle se rendrait à nouveau aux urnes, ce qui l’a finalement forcée à démissionner en avril de la même année.

Les tensions bilatérales ressurgissent moins de deux mois après que le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé le retour « à une relation consulaire normale » avec l’Algérie après plus d’un an avec la délivrance de visas réduits de moitié par la France, qui a tendu les relations entre Paris et Alger.

Les présidents français et algérien, Emmanuel Macron et Abdelmayid Tebune, respectivement, se sont mis d’accord en août sur un document qui certifie une « nouvelle dynamique irréversible » dans les relations entre les deux pays, 60 ans après l’indépendance de l’Algérie face au colonialisme français et compte tenu des différences d’environ ce point et d’autres questions régionales.

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