Le gouvernement français exprime ses «réserves» sur le rapport et remet en question les témoignages recueillis

MADRID, 30 mars (EUROPA PRESS) –

Les enquêteurs de l’ONU ont conclu que les forces armées françaises avaient tué au moins 19 civils lors d’un bombardement le 3 janvier d’un mariage dans le centre du Mali, contredisant la version française, qui a jeté le doute sur le contenu du rapport. l’attaque était un groupe de terroristes.

L’incident a eu lieu dans la ville de Bounti. Comme expliqué en janvier par le ministère malien de la Défense et l’opération militaire française, les avions de combat français avaient neutralisé un groupe de terroristes du groupe Katiba Serma, mais l’ONU en doute après des enquêtes qui ont duré du 4 janvier au 20 février et inclus à la fois des entretiens et des analyses de documents.

La mission de l’ONU en Afrique (MINUSMA) a conclu que sur les lieux de l’attaque, ce qui était célébré était un mariage et que, parmi la centaine de civils qui y ont participé, il y avait à peine «cinq personnes armées» qui pouvaient appartenir à Katiba Serna.

Au total, 22 hommes âgés de 23 à 71 ans sont morts, dont trois seulement ont été identifiés par les enquêteurs comme des terroristes présumés et 19 étaient donc des civils – 16 d’entre eux ont péri sur les lieux et trois autres des suites des blessures par la suite. En outre, au moins huit autres civils ont été blessés.

L’équipe de l’ONU n’a détecté «aucun élément matériel» sur les lieux du bombardement qui justifierait une action militaire, selon la MINUSMA, qui a exhorté les autorités tant françaises que maliennes à ouvrir une «enquête indépendante, crédible et transparente» avec. en vue de connaître toutes les circonstances.

« Cette attaque soulève d’importantes inquiétudes concernant les principes de gestion des hostilités, en particulier le principe de précaution et l’obligation de faire tout son possible pour vérifier que les cibles sont des objectifs militaires », indique le communiqué.

En ce sens, la MINUSMA a averti que le droit international peut avoir été violé, dans la mesure où les civils doivent être exclus de tout type d’action armée et un principe de proportionnalité doit toujours régner. L’ONU a recommandé qu’il y ait une «réparation appropriée» pour les victimes et leurs familles.

RÉPONSE DE LA FRANCE

La réponse de Paris n’a pas tardé à venir et, par l’intermédiaire du ministère de la Défense, a insisté sur le fait que «le 3 janvier 2021, les forces armées françaises ont mené une frappe aérienne contre un groupe terroriste armé identifié comme tel».

Ainsi, s’il a reconnu la valeur de l’enquête menée, il a en même temps émis de « nombreuses réserves » sur la méthodologie utilisée, car il comprend que des témoignages « invérifiables » et des hypothèses « non fondées » ont été pris en compte.

« Il est impossible de distinguer les sources crédibles des faux témoignages d’éventuels sympathisants terroristes ou d’individus sous l’influence – ou la menace – de groupes djihadistes », a déclaré le ministère français, qui a souligné que les témoins ne sont même pas identifiés. leurs déclarations détaillées.

Paris insiste sur le fait qu’il a respecté tous les protocoles et, pour démystifier les témoignages, souligne, par exemple, que plusieurs d’entre eux font référence à des équipements aériens qui n’ont pas été utilisés lors de l’attaque de Bounti.

Le gouvernement français considère donc que le rapport « ne fournit aucune preuve qui contredit les faits décrits par les forces armées françaises » et est mis à la disposition de l’ONU pour clarifier d’éventuelles divergences.

A lire également