Le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, a annulé la rencontre qu’il prévoyait de tenir vendredi avec une représentation des nationalistes corses, avec qui il comptait évoquer une éventuelle autonomie, après les violents affrontements qui ont eu lieu dimanche à l’île.

Darmanin entendait rapprocher les positions et commencer à négocier l’avenir politique de la Corse, dans un rapprochement marqué par les récentes manifestations contre l’attentat puis la mort du nationaliste Yvan Colonna, condamné à la réclusion à perpétuité pour le meurtre d’un préfet en 1998.

Cependant, Darmanin a préféré annuler la rencontre avec une délégation conduite par Gilles Simeoni, président du gouvernement régional, et avec la présence d’autres groupes, dont des indépendantistes, selon des sources citées par divers médias, dont la radio Europe 1. station.

Le président français Emmanuel Macron a qualifié ces violences « d’inacceptables » et a souligné qu’il n’y aurait « pas de discussion » sous pression. Ainsi, il a promis dans un entretien à France Inter que le meurtre de Colonna en prison fera l’objet d’une enquête, dans la mesure où il s’agit d’un fait « grave et inacceptable », mais il a aussi mis en garde contre le fait d’en faire un « héros ».

Macron s’est ouvert à proposer l’autonomie de la Corse, sans « tabou », mais a en même temps précisé que cela ne pouvait pas être « un objectif en soi » et que « l’autonomie n’est pas l’indépendance ».

Cette annulation intervient alors qu’Ajaccio a de nouveau été le théâtre dimanche de violentes manifestations qui ont fait une vingtaine de blessés dont trois grièvement. Il y a aussi eu de sérieux dégâts matériels.

Plusieurs milliers de personnes s’étaient rassemblées pour réclamer justice dans l’affaire Colonna et des affrontements ont éclaté près du siège préfectoral, où un groupe de radicaux a lancé des cocktails Molotov. La police a répondu avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes.

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