Les données publiées par l’Institut national des statistiques et du recensement confirment que les Argentins continuent de lutter contre les prix à la consommation, qui ont augmenté de 3,9 % en janvier par rapport à décembre.

En janvier, les prix à la consommation en Argentine ont augmenté pour le deuxième mois consécutif. L’inflation de janvier était de 3,9 % par rapport à décembre, même si elle était inférieure aux attentes des économistes de 4 %.

Alors que le chiffre en glissement annuel, c’est-à-dire janvier 2022 par rapport au même mois en 2021, était de 50,7 %, l’un des taux en glissement annuel les plus élevés au monde. Les prix des communications, des hôtels, des restaurants et de la nourriture ont mené cette hausse.

Dans le chiffre de janvier par rapport au mois précédent, les prix ont connu une accélération minime par rapport au taux de 3,8 % enregistré en décembre, mais ont touché leur plus haut niveau depuis avril 2021.

Plusieurs économistes privés consultés par la Banque centrale pour leurs anticipations rapportent que l’inflation sera de 55% cette année, supérieure aux 50,9% enregistrés en 2021, et ne commencerait à ralentir en dessous de 4% par mois qu’à partir de mai.

« Nous ne sommes pas optimistes sur la dynamique du premier trimestre de l’année, ni sur celle de l’année complète », a déclaré le cabinet de conseil LCG, qui table sur une inflation annuelle de 60%.


L'inflation en Argentine était de 50,7% en glissement annuel en janvier dernier et de 3,9% par rapport à décembre dernier, le taux le plus élevé depuis avril dernier et qui montre la difficulté du pays à faire face à l'un de ses déséquilibres les plus persistants.
L’inflation en Argentine était de 50,7% en glissement annuel en janvier dernier et de 3,9% par rapport à décembre dernier, le taux le plus élevé depuis avril dernier et qui montre la difficulté du pays à faire face à l’un de ses déséquilibres les plus persistants. ©France 24

Les perspectives ne sont pas optimistes : après l’accord entre le gouvernement argentin et le Fonds monétaire international, des hausses des tarifs des services viennent alléger le poids des subventions versées par l’État, ainsi qu’une éventuelle correction du taux de change, négociée dans le cadre d’un accord avec le FMI qui pourrait faire grimper les prix.

Selon Martín Guzmán, ministre des Finances, ils ont convenu avec l’agence d’appliquer une approche multiple au problème, y compris une réduction de la question monétaire aux accords sur les prix et les salaires pour « ancrer » l’inflation.

De même, le principe d’entente avec le FMI évoque une réduction du déficit budgétaire, qui passerait de 3% du PIB en 2021 à 2,5% cette année et 0,9% en 2024, ce qui nécessiterait d’alléger le poids des subventions aux services publics à travers les hausses de taux qui ont un impact sur l’inflation.

« L’inertie est la composante qui domine l’évolution des prix d’un mois sur l’autre, et la seule façon de la briser est avec une politique monétaire et budgétaire cohérente dans le temps », a déclaré l’Institut du travail et de l’économie dans un rapport.

Selon ce rapport, les changements budgétaires convenus seront « graduels », « ce qui n’est pas nécessairement incohérent, mais il faudra plus de temps pour rapprocher l’inflation des normes internationales ».

avec EFE

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