Plusieurs pays européens, dont la France et l’Espagne, ainsi que le Canada, ont dénoncé ce jeudi dans un communiqué conjoint la présence de mercenaires de la société de sécurité privée russe Grupo Wagner au Mali, un déploiement, soulignent-ils, qui a eu le soutien de Moscou et que « cela ne peut qu’accentuer la détérioration de la sécurité » en Afrique de l’Ouest.

« Nous regrettons profondément la décision du gouvernement de transition du Mali d’utiliser des fonds publics déjà limités pour payer des mercenaires étrangers au lieu de soutenir ses forces armées et ses services publics au profit de son propre peuple », dénonce un communiqué dans lequel il prédit une « aggravation des droits de l’Homme » en raison de cette présence paramilitaire.

A leur tour, les signataires soulignent que cette présence armée « menace l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger et entrave les efforts de la communauté internationale pour garantir la protection des civils et apporter un soutien aux forces de sécurité maliennes ».

A son tour, le groupe accuse directement le Kremlin de « participer » à ce déploiement par un soutien matériel au groupe Wagner. « Nous demandons à la Russie d’adopter un comportement responsable et constructif dans la région », demandent les 16 pays qui ont signé la déclaration, dont l’Allemagne, le Portugal, l’Italie, le Royaume-Uni, la Norvège, le Danemark, la Belgique ou la Lituanie.

Ces pays ont fait siennes les préoccupations soulevées précédemment par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) concernant la présence de ces sociétés de sécurité privées et ont rappelé les sanctions imposées par l’Union européenne au groupe Wagner et à huit personnes et trois entités liées.

Tous, dénoncent-ils, sont impliqués « dans des violations graves des droits de l’Homme », telles que « des tortures, des exécutions extrajudiciaires, des assassinats sommaires et des activités déstabilisatrices dans certains des pays où ils opèrent ».

« Nous exhortons le gouvernement de transition à entreprendre des réformes et à rétablir l’ordre constitutionnel en préparant et en organisant des élections dès que possible, comme il l’a promis devant le peuple malien, la CEDEAO et la communauté internationale », a souligné le groupe.

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