Les congrès du Chili et du Pérou ont approuvé des réformes qui permettent aux citoyens d’utiliser une partie de leur épargne-vieillesse pour faire face à la crise économique aiguë provoquée par la pandémie de Covid-19. Maintenant, le dernier mot est tenu par les présidents Sebastián Piñera et Francisco Sagasti.
Le président du Chili, Sebastián Piñera, et celui du Pérou, Francisco Sagasti, ont sur leur bureau pour signature un projet permettant aux citoyens de retirer une partie de leur épargne-retraite. Mais tous deux considèrent le problème avec méfiance.
Le Congrès du pays du sud a approuvé vendredi, à une écrasante majorité, un projet de loi qui permet aux affiliés de retirer 10% de leurs fonds de pension par anticipation, dans ce qui serait la troisième autorisation en moins d’un an.
Le conservateur Sebastián Piñera, qui a signé à contrecœur le premier projet de loi en juillet 2020 et dont la coalition a poussé au deuxième retrait, cherche maintenant à freiner la nouvelle mesure devant les tribunaux, une position qui a fait l’objet de critiques au sein de la haute direction du Sénat.
Le président, qui met en garde contre les risques d’un éventuel sous-financement des fonds de pension privés, fait face à un panorama politique complexe. Plusieurs députés progouvernementaux lui ont tourné le dos dans le processus législatif et ont tenté de le convaincre de signer la loi.
Lors des deux premiers retraits, les citoyens ont retiré plus de 36 milliards de dollars, tandis que le gouvernement garantit qu’une nouvelle autorisation de retrait laisserait près de cinq des 11 millions de membres sans économies.
Si la Cour constitutionnelle rejette l’appel du gouvernement, la validité du retrait dépend de la promulgation de Piñera; tandis que, si vous acceptez la demande, vous devrez attendre que le tribunal émette une résolution finale.
Le Pérou, premier pays à approuver le retrait anticipé, sollicite une nouvelle autorisation
Dans la même volonté de renforcer les revenus en pleine urgence sanitaire, le législateur péruvien a approuvé le 30 mars une règle qui permet aux affiliés à des fonds de pension privés de retirer jusqu’à 17 600 soles, soit 4 800 dollars de leurs cotisations.
La loi, cependant, est toujours en cours d’évaluation par l’exécutif, qui a demandé des rapports techniques pour l’étudier «en détail» et prendre la «bonne» décision.
C’est ce qu’a déclaré hier le président du pays, Francisco Sagasti, qui a rappelé que les AFP sont « de très grosses ressources qui sont investies et que, si elles sont retirées d’un moment à l’autre, elles pourraient produire des déséquilibres sur le marché des capitaux ».
En avril 2020, le Pérou a été le premier pays, depuis le début de la pandémie, à autoriser un retrait pouvant atteindre 25% des fonds que plus de sept millions de membres avaient accumulés dans leurs comptes individuels.
Équateur: un système « non durable »
Moins d’un mois après la fin de son mandat, le gouvernement du président Lenín Moreno a présenté un diagnostic selon lequel le système de retraite équatorien n’est pas viable à court terme.
Le rapport, parrainé par la Banque mondiale et une équipe d’experts, conclut que la réforme ne peut être reportée car il y a de moins en moins de cotisants et l’espérance de vie des retraités augmente.
Il dit également que le système actuel de subvention des pensions est inéquitable et « se développe rapidement grâce à une combinaison de faibles cotisations, de prestations élevées, d’un niveau élevé de pension maximale et de la forte augmentation des prestations par année de cotisation ».
Avec EFE