A trois semaines des élections présidentielles en France, le président Emmanuel Macron, candidat à un nouveau mandat, a présenté ce jeudi 17 mars, lors d’une conférence de presse de plus d’une heure, « les lignes centrales » du projet qu’il aimerait proposer à ses compatriotes, pour les cinq prochaines années. Ici, les principales mesures présentées par le chef de l’Etat français.

Avant de présenter ses propositions aux près de 320 journalistes venus l’écouter, Emmanuel Macron, dont le mandat n’a cessé d’être secoué par des crises : les gilets jaunes, les manifestations liées à la réforme des retraites, le Covid-19, et dernièrement la guerre de L’Ukraine, a précisé que son projet pour la France repose sur une conviction qui se dégage justement de tout cela : essayer de faire de son pays « une nation plus indépendante dans une Europe plus forte ».

Dans le domaine de la défense, Emmanuel Macron a affirmé que son projet intervenait à un moment où la « tragédie » rentrait dans « l’histoire », faisant allusion à l’offensive russe contre l’Ukraine.

Le président français a déclaré qu’il souhaitait plus d’indépendance pour son pays, ce qui, selon lui, pourrait être réalisé avec davantage d’investissements dans les dépenses militaires.

Pour cette raison, le budget de l’armée sera augmenté pour atteindre 50 000 millions d’euros d’ici 2025 ; en prêtant « attention aux capacités du pays face à des conflits hybrides et à une guerre de haute intensité qui pourrait revenir sur le continent ».

Outre l’indépendance en termes de capacités de défense du pays, le chef de l’Etat français a également évoqué « l’indépendance agricole, industrielle et créative ». Macron a dit vouloir faire du renouvellement des générations dans le secteur agricole une priorité, par la formation et surtout l’accompagnement des jeunes agriculteurs.

Par ailleurs, il a annoncé que 30 000 millions d’euros seront investis dans les « secteurs industriels du futur ».

  • indépendance énergétique

L’indépendance que Macron dit chercher à accroître la souveraineté de la France doit aussi se réaliser, selon lui, sur le plan énergétique.

Le pays s’est engagé dans une stratégie de neutralité carbone à l’horizon 2050, que le chef de l’Etat dit vouloir mener à bien.

Quant aux projets liés à la production d’énergie, Macron a présenté plusieurs objectifs d’ici 2050 : la France s’engagera sur la construction de six réacteurs nucléaires et l’étude immédiate de huit autres réacteurs. L’énergie solaire sera multipliée par dix et 50 parcs éoliens seront construits en mer.

  • Réforme de l’emploi et des retraites

Porté par la baisse du chômage depuis 2017, le président sortant a également annoncé qu’il viserait le plein emploi pour les cinq prochaines années.

Macron prévoit également de relever progressivement l’âge de la retraite à 65 ans, mais a noté que cette réforme prendrait en compte les carrières longues, les questions de handicap et la réalité des métiers.

Dans une lettre annonçant sa candidature, Emmanuel Macron avait déjà exprimé son souhait que les Français « travaillent plus dur ». Ce report de l’âge légal de la retraite serait l’une des réformes prioritaires de son prochain quinquennat, s’il est réélu. Actuellement, en France, l’âge de la retraite est de 62 ans.

Le chef de l’Etat français veut aussi accroître l’autonomie des universités et écoles. Le 10 août 2007, le gouvernement français de l’époque a promulgué une loi sur les libertés et les responsabilités des universités pour transférer progressivement aux universités le contrôle de leurs budgets et de leurs ressources humaines, jusqu’alors du ressort de l’État.

Mais dès les premières années des difficultés surgissent, puisque certains établissements présentent des déficits. Les détracteurs de l’autonomie des structures éducatives dénoncent également une loi de conception libérale et la séparation d’avec l’Etat.

Macron a ajouté qu’en plus de l’éducation, la santé sera un domaine de travail important pour son gouvernement s’il est réélu. Le président prévoit de « renforcer la politique de prévention, de simplifier la gouvernance hospitalière et d’améliorer l’accès aux soins d’urgence ».

L’application d’une politique d’asile plus restrictive est également inscrite au programme du président-candidat. Macron a déclaré que tout demandeur d’asile sera tenu de quitter le pays immédiatement si sa demande est rejetée par la France.

  • Le débat sur l’euthanasie

Le candidat a annoncé que, si les Français l’élisent président, il créerait une convention citoyenne pour régler le débat « fin de vie », avec également un référendum sur ce que cette convention recommandera.

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