Certains partis politiques au Mali ont exprimé leur soutien au gouvernement dans le croisement des accusations contre le président français Emmanuel Macron, qui a qualifié cette semaine de « honteux » les propos du premier ministre de transition malien, Choguel Maiga, sur un « abandon » depuis Paris. à la lutte contre le terrorisme dans ce pays africain.

S’adressant à Radio France Internationale (RFI), le président français a exprimé son désaccord avec ces déclarations, qu’il juge « inacceptables », et a rappelé à Maiga que son gouvernement est issu de deux coups d’Etat.

« Je me souviens que le premier ministre du Mali est le fils de deux coups d’Etat (…) Donc, la légitimité du gouvernement actuel est démocratiquement nulle », a déclaré Macron.

La riposte des formations maliennes est partie du porte-parole du parti de Maïga, le Mouvement-Groupement des forces patriotiques du 5 juin (M5-RFP), jusqu’ici dans l’opposition. « C’est une continuation du néocolonialisme », a dénoncé Jeamille Bittar sur les propos de Macron.

« Ce sont des ennemis voilés. Je ne dis pas les Français, mais leur politique actuelle. Ce n’est plus leur responsabilité de nous dire qu’ils vont partir. Les gens vont simplement leur demander de partir », a-t-il expliqué dans des commentaires à RFI. .

De son côté, le parti Yelema a critiqué le ton « condescendant » du président français et prévenu que cette « guerre diplomatique » ne fait que renforcer les jihadistes.

« Le président Macron aurait pu utiliser un ton beaucoup plus diplomatique, il aurait dû adopter une autre approche qui aurait pu contribuer à apaiser les tensions… Nous avons un peuple qui souffre du terrorisme depuis plus de dix ans ! », de Yelema, Hamidou Doumbia.

Malgré les accusations croisées, le Mali et la France continuent de coopérer sur le terrain, selon des sources de RFI. Ces derniers jours, des membres de la mission française Barkhane et de l’armée malienne ont mené des opérations contre des groupes armés dans le nord du pays.

Mais le gouvernement malien approfondit également sa coopération militaire avec la Russie, comme en témoigne l’arrivée vendredi du ministre malien de la Défense, le colonel Sadio Camara, à l’aéroport de Bamako pour recevoir quatre hélicoptères vendus à son pays par Moscou.

A lire également