MADRID, le 25 mai. (EUROPA PRESS) –
Les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni ont publié mardi une déclaration commune pour remettre en cause les élections présidentielles prévues en Syrie ce mercredi 26 mai, et assurer que lesdites élections « ne seront ni libres ni équitables ». , car ils n’auront pas la supervision des Nations Unies.
Les ministres des Affaires étrangères de ces cinq pays ont commencé la lettre avec le «désir» de faire comprendre que les élections présidentielles «ne seront ni libres ni équitables» et ont dénoncé la décision du «régime» du président syrien Bashar al Assad de tenir élections « en dehors du cadre décrit dans la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies ».
« Comme décrit dans la résolution, des élections libres et équitables doivent être organisées sous la supervision de l’ONU avec les normes internationales les plus élevées de transparence et de responsabilité », déclare le texte.
«Pour qu’une élection soit crédible, tous les Syriens, y compris les Syriens déplacés à l’intérieur du pays, les réfugiés et les membres de la diaspora, doivent être autorisés à participer dans un environnement sûr et neutre», poursuivent-ils.
Les chefs de la diplomatie qui ont signé la lettre soulignent que leurs pays « soutiennent la voix de tous les Syriens, y compris les organisations de la société civile et l’opposition syrienne, qui ont condamné le processus électoral comme illégitime ».
<< Sans ces éléments, cette élection frauduleuse ne représente aucun progrès vers un règlement politique. Nous exhortons la communauté internationale à rejeter sans équivoque cette tentative du régime d'Al Assad de regagner sa légitimité sans mettre fin à ses graves violations des droits de l'homme, soulignent-ils.
Ce mercredi 26 mai, la population syrienne est appelée aux urnes pour des élections auxquelles le président Al Assad assiste sans poids à ses rivaux après l’élimination des candidats de l’opposition, dans un pays dévasté par plus de dix ans de guerre.
Les élections présidentielles seront les premières à se tenir depuis 2014, date à laquelle Al Assad a obtenu sa réélection sans palliatif en raison du manque de rivaux, même si à cette occasion sa position sur le terrain était très différente de l’actuelle en raison des avancées de les différents groupes armés opérant dans le pays.
Depuis lors, la situation sur le terrain a subi des changements majeurs, notamment en raison de l’intervention militaire de la Russie en 2015 en soutien à Damas, qui a permis aux forces gouvernementales de gagner du terrain et de conjurer la menace de la chute du président au moyen d’armes. .
A cette occasion, Al Assad affrontera aux urnes Abdullah Salum Abdullah, du Parti socialiste unioniste (SUP), et Mahmoud Ahmad Marai, de l’Union socialiste arabe démocratique (DASU), l’un des partis d’opposition tolérés par les autorités syriennes.