Ancien abonné du Parc des Princes pendant les années 2000, cet avocat spécialisé en droit public des affaires utilise son temps libre pour défendre des supporters parisiens, empêchés d’accéder au stade par le PSG et par l’Etat.
A 10 ans, Pierre Barthélémy assistait à son premier match. A 15 ans, il prenait son premier abonnement au Parc. « J’y ai connu beaucoup d’années sportives très tristes mais pourtant j’adorais aller au Parc pour l’ambiance extraordinaire mise par les associations de supporters », explique-t-il. Pour les remercier, il leur donne un coup de main en espérant que les nouvelles générations puissent connaître cette ambiance dans le futur.
Des procédures qui s’accumulent
Depuis trois ans, Pierre Barthélémy a engagé environ une centaine de procédures sur différents niveaux. Et souvent, il marque. Les interdictions administratives de stade prises par le Préfet visant les supporters parisiens, souvent par dizaines, sont annulées. Et il en est de même pour quelques décisions du PSG de résilier certains abonnements ou de bloquer, à l’entrée des stades, des supporters munis de billets valables et non interdits de stade. Beaucoup de procédures civiles sont encore en cours.
Une charge de travail supplémentaire, environ 40 heures par mois, pour un avocat dont ce n’est pas l’activité principale. Il n’a d’ailleurs jamais été rémunéré en argent. « Ils m’ont offert une écharpe et un polo. Je ne serai pas rémunéré à l’avenir non plus », précise Pierre Barthélémy.
Sauvons le 12ème homme
Toutes ces procédures ont néanmoins un coût et notamment les frais d’huissier (un constat se facture facilement 800 euros hors taxe et les supporters en ont besoin à chaque fois qu’ils sont refoulés devant un stade malgré des billets valables). Pour financer tous ces frais, l’ADAJIS ( association de défense et d’assistance juridique des intérêts des supporters) avait lancé, le 26 août dernier, une campagne de crowdfunding « Sauvons le 12ème homme ». En un peu plus d’un mois, l’association a réussi à récolter 16 000 euros.
Pour leur avocat, cette mobilisation est un gage de crédibilité. « Au début on passait soit pour des rigolos croyant pouvoir faire vaciller Goliath, soit pour des acharnés qui inventaient des histoires pour revenir mettre le bordel », ajoute-t-il.
Mais toutes ces victoires devant les tribunaux ne sont finalement que partielles. « La discrimination continue » estime Pierre Barthélémy. Le PSG bloquerait toujours certains supporters: soit par informatique sur la billetterie, soit à l’entrée des stades par des stadiers salariés du club qui les reconnaissent.