La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a donné au gouvernement français un délai de 48 heures pour retirer ses menaces concernant le différend sur la pêche dans la Manche et a assuré que Londres prendrait des mesures contre les comportements qu’elle considère « inappropriés pour un allié ». . « 

Truss a ainsi suggéré que le président français Emmanuel Macron prononçait des « menaces déraisonnables » étant donné qu’il fait face à une perte croissante de soutien dans le cadre électoral français.

Le ministre a indiqué qu' »aucun accord n’a été produit » et a affirmé que « la France a proféré des menaces qui affectent l’industrie de la pêche britannique ». « Ils doivent être retirés », a-t-il déclaré à la télévision Sky News.

En ce sens, il a souligné que si Paris ne retire pas les menaces, le gouvernement sera contraint de recourir aux mécanismes inclus dans l’accord commercial conclu avec l’UE, ce qui pourrait conduire à « prendre des mesures directes sur les questions commerciales ».

« Les Français se sont comportés de manière injuste. Ce n’est pas inclus dans les accords commerciaux », a-t-il insisté avant de rappeler que si quelqu’un  » se comporte comme ça, vous avez le droit de prendre les mesures nécessaires à son encontre « .

Pour elle, la France doit « cesser de menacer les navires britanniques, elle doit cesser de menacer les ports de la Manche et accepter qu’ils travaillent dans les limites légales lorsqu’il s’agit de faire des licences de pêche russes conformément à l’accord établi ».

L’exécutif français a mis sur la table la semaine dernière une batterie de sanctions possibles, dont une interdiction d’amarrer des bateaux britanniques, en réponse à la réduction des autorisations accordées aux pêcheurs français pour pêcher dans les eaux du Canal. Paris n’exclut pas non plus de limiter l’approvisionnement en électricité.

Environ 1 700 navires européens sont autorisés à pêcher dans les eaux britanniques. Selon Truss, le pays prendra « sans aucun doute » des mesures légales dans les prochains jours si le gouvernement français ne recule pas. « Il faut que cette affaire soit résolue dans les prochaines 48 heures », a-t-il affirmé.

Le ministre britannique du Brexit, David Frost, a confirmé samedi que son pays envisageait « activement » la mise en place du mécanisme de règlement des différends stipulé dans les accords de sortie de l’Union européenne pour régler l’actuel différend de pêche avec la France.

De son côté, le gouvernement français insiste sur le fait que près de la moitié des demandes de permis déposées par les pêcheurs français n’ont pas encore été acceptées malgré le dépôt des documents demandés par les autorités britanniques pour corroborer le respect des accords du Brexit.

En vertu de l’accord commercial Brexit conclu fin 2020, les pêcheurs européens peuvent opérer dans les eaux britanniques tant qu’ils peuvent prouver qu’ils y ont déjà opéré.

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