Depuis le Vatican, le chef de l’Église catholique a évoqué l’enquête publiée mardi qui a révélé que plus de 200 000 mineurs ont été maltraités au cours des 70 dernières années par le clergé de France. Le pontife a exhorté les évêques et les catholiques français à assumer leurs responsabilités pour faire « une maison sûre » et a exprimé sa solidarité avec les victimes. « C’est le moment de la honte », a-t-il déclaré.

La nouvelle arrivée mardi 5 octobre dernier en provenance de France a secoué le monde extérieur et intérieur du catholicisme. Le rapport publié qui a marqué un nombre minimum de plus de 200 000 mineurs maltraités au cours des 70 dernières années par le clergé français a été un coup dur pour l’Église elle-même et le pape François aurait dû y faire référence dans son audience hebdomadaire.

« C’est l’heure de la honte », a souligné la référence maximale du Vatican dans une journée où il a également déploré la « longue incapacité de l’Eglise » dans le traitement à éviter les cas de membres pédophiles.

Francisco a également adressé un message aux victimes de ces abus, à qui il a adressé sa tristesse et sa douleur « pour les traumatismes qu’elles ont subis ».

« Ma honte, notre honte, est due à l’incapacité de l’Église à les mettre au centre de ses préoccupations », a-t-il avoué.

Le pape a été informé de l’enquête par les évêques français et plus tard le bureau de presse du Vatican a publié une déclaration admettant la « douleur » du pontife. « Ses pensées vont avant tout aux victimes, avec une grande douleur, pour leurs blessures et gratitude pour leur courage dans la plainte », ajoute la note.


Avant le début de l’audience, le Souverain Pontife a prié en silence avec les évêques gaulois pour les victimes d’abus, selon une image partagée par le Vatican.

Francisco exhorté à travailler pour que ces « drames ne se répètent pas »

Dans son audience hebdomadaire, le prêtre a également appelé les catholiques français à assumer des responsabilités pour transformer l’Église en une « maison sûre pour tous ». « Ce test est difficile, mais il se déroulera bien », a-t-il déclaré.

Cependant, il est allé plus loin et s’est également adressé aux évêques, fidèles, supérieurs et religieux du monde entier. Il les a encouragés à redoubler d’efforts pour que ces « drames » ne se reproduisent plus.

Le rapport publié mardi, après trois ans d’enquête par une commission indépendante et rendu public par les évêques de France, fait état de 2 900 à 3 200 pédophiles religieux et de plus de 200 000 cas d’abus sexuels ou de violences sur mineurs depuis 1950.


Concernant de tels chiffres qui ont marqué un contexte difficile pour l’institution, le pape a déclaré que « malheureusement » ils sont énormes ; tandis qu’Éric de Moulins-Beaufort, président de la Confédération épiscopale française, a admis qu’il s’agissait de chiffres « beaucoup plus élevés que prévu ».

Moulins-Beaufort a lui-même exprimé sa honte face à ce scénario, avec un nombre « écrasant » et « choquant par son caractère ». Malgré tous ses regrets, il n’a pas voulu évoquer la demande d’indemnisation des victimes qui accusent l’Eglise.

Avec Reuters et EFE

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