Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé ce soir avoir conclu un « large accord institutionnel » avec les représentants politiques corses concernant « l'autonomie » de la Corse à l'intérieur du pays dans son ensemble, tel qu'officialisé par le président français. Emmanuel Macron, lors d'une visite officielle sur l'île en septembre 2023.

Darminin, qui a reçu ce lundi une délégation de huit élus corses, a indiqué que cet accord sera « bientôt » débattu à l'Assemblée de Corse et, par la suite, fera l'objet de consultations politiques nationales. Ce processus de recherche d'une voie constitutionnelle vers une éventuelle autonomie clôt ainsi le processus Beauvau après deux ans de rencontres avec les autorités insulaires.

« Ce document constitutionnel prévoit la reconnaissance d'un statut d'autonomie pour la Corse au sein de la République, prenant en compte ses intérêts propres liés à son insularité méditerranéenne, son caractère historique, linguistique, culturel et ayant développé un lien unique avec son territoire », a déclaré avant d'affirmer que le texte « respecte » les « lignes rouges tracées » par Macron.

Les parties ont convenu que « les lois et règlements pourront faire l'objet d'adaptations » sur l'île, tandis que le ministre a souligné que ce document ne prévoit en aucun cas qu'il existe « deux catégories de citoyens » sur l'île.

Le président français lancera, après avoir reçu l'approbation des législateurs de l'île, une réforme constitutionnelle après qu'elle aura été votée par le Parlement et le Sénat et, plus tard, adoptée par le Congrès à la majorité des trois cinquièmes.

Macron avait déjà fait des gestes en faveur du nationalisme corse après les protestations déclenchées par le meurtre en prison en mars 2022 d'Yvan Colonna, condamné à la prison à vie pour le meurtre d'un préfet en 1998. Sa mort a entraîné une vague de protestations sans précédent récent et accru les tensions politiques.

L'importance de la Corse sur la scène politique nationale a varié au cours des dernières décennies, des présidents comme Jacques Chirac et François Hollande choisissant de ne pas s'impliquer et d'autres comme Nicolas Sarkozy et François Mitterrand abordant la question. En fait, Mitterrand avait déjà proposé un « statut spécial » à l’île.

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