Les autorités burkinabè ont assuré que le convoi militaire français retenu dans la ville de Kaya, dans le centre-nord du pays, pendant deux jours par une foule de jeunes opposés à l’opération antiterroriste française au Sahel (Opération Barkhane ) pourra quitter la ville dans les prochaines heures dans un contexte de montée générale de la tension.

Selon des sources de l’agence officielle burkinabè AIB, des membres du convoi ont tiré plusieurs « coups de semonce » dans les dernières heures pour disperser les manifestants.

Au moins trois personnes ont été blessées : une à la joue droite, l’autre aux orteils et la dernière à la cheville, qui a été hospitalisée, selon ces sources, qui ne précisent pas si les blessures sont dues à la fusillade ou à la bousculade qu’ils ont générée.

Il existe également des preuves d’escarmouches et de tentatives de lynchage contre certains des transporteurs civils accompagnant le convoi, en particulier un chauffeur qui a accidentellement marché sur un manifestant avec son camion et a finalement été libéré après des négociations avec les forces burkinabè.

Ainsi, le gouverneur de la région Centre-Nord, Casimir Séguéda, a annoncé que ce samedi l’armée française ne passera pas une troisième nuit à Kaya et qu’elle quittera le Burkina Faso, selon les informations de l’AIB. On ne sait pas pour le moment si le convoi poursuivra sa route vers le Niger ou au contraire il rentrera dans la capitale du Burkina, Ouagadougou.

Ces manifestations ont lieu après l’attaque d’un détachement de gendarmerie à Inata qui a fait plus de 50 morts ; l’une des plus meurtrières contre les forces de défense et de sécurité du Burkina Faso, six ans après le début des violences djihadistes.

L’expert régional Mahamoudou Sawadogo a expliqué peu après à la chaîne française TV5Monde que la montée des violences djihadistes se conjugue avec un « sentiment anti-français de plus en plus exacerbé » dans le pays, qu’il considère comme le « maillon faible » de l’opération menée. par la France dans la région du Sahel en raison du manque de réaction des autorités locales.

Le Burkina est le théâtre d’attaques de la part de l’affilié d’Al-Qaïda et de l’affilié de l’État islamique dans la région, qui ont également contribué à l’augmentation des violences intercommunautaires et ont fait fleurir des groupes d’autodéfense, auxquels le gouvernement burkinabé s’est associé ces derniers mois pour « volontaires » pour aider dans la lutte contre le terrorisme.

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