Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a estimé qu’une aide active à la mort « strictement encadrée » était « possible », ce qui ouvre la porte à l’approbation d’une loi réglementant le suicide assisté et l’euthanasie en France.

Le CCNE avait constitué en juin 2021 un groupe de travail pour réfléchir sur « les enjeux éthiques de la vie » et il a rendu ce mardi un avis dans lequel il se prononce à cet égard. « Il y a une voie pour l’application éthique de l’aide active à mourir, sous certaines conditions strictes avec lesquelles il semble inacceptable de transiger », ont-ils affirmé, bien que huit membres aient manifesté leur « réserve ».

Le président français, Emmanuel Macron, s’est également prononcé lundi en faveur de la reprise du débat, qui a déjà été évoqué à de précédentes reprises par le Parlement. « Je suis convaincu qu’il faut bouger car il y a des situations inhumaines qui perdurent et auxquelles il faut apporter des réponses », a-t-il dit, évoquant des personnes « adultes et consciencieuses ».

Macron a annoncé qu’à partir d’octobre une « convention citoyenne » aura lieu pour connaître l’avis des Français sur cette question avant fin 2023, afin, « le cas échéant, de faire évoluer le cadre juridique ».

Actuellement, la législation en vigueur en France est la loi Claeys-Leonetti, adoptée en 2016 après avoir rédigé une première mouture en 2005, qui autorise « la sédation profonde et continue jusqu’au décès » mais interdit l’euthanasie et le suicide assisté.

En 2018, le Conseil d’État et le CCNE ont décidé que cette règle ne devait pas être modifiée et prônaient une amélioration de l’accès aux soins palliatifs, ce nouvel avis représente donc un changement de position.

Macron a reconnu que sa position personnelle est favorable à suivre le modèle belge, mais cela « n’a pas d’importance », mais il s’est plutôt engagé dans un « débat apaisé et soucieux des opinions de tous » comme cela figurait parmi ses engagements électoraux.

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