Le gouvernement français a annoncé ce vendredi qu’il demanderait à la Commission européenne d’ouvrir des procédures contre le Royaume-Uni concernant le différend bilatéral de pêche si Londres ne respecte pas la date limite de ce vendredi pour débloquer le blocus autour de la délivrance de licences aux pêcheurs français.

Le secrétaire d’État aux Affaires européennes de la France, Clément Beaune, a indiqué qu’« il y a quelques centaines de licences » affectées et a ajouté que si le Royaume-Uni « accepte de donner quelques dizaines de licences supplémentaires en signe de bonne volonté pour montrer ce dialogue porte ses fruits, il sera pris en compte. »

Il a toutefois souligné dans des déclarations faites à France Info que « s’ils s’enrôlent à leurs postes », Paris « demandera à la Commission européenne d’annoncer dans le week-end l’ouverture d’un différend avec les Britanniques », ce qui ouvrirait la porte à des poursuites judiciaires.

Beaune a souligné que ce serait une manière de transférer à Londres qu' »ils ne respectent pas l’accord approuvé avec l’Union européenne (UE » et que « tous les Européens reconnaissent qu’ils ne respectent pas l’accord ». juste des papiers au tribunal, mais des mesures douanières que l’UE pourrait appliquer collectivement », a-t-il ajouté.

Dans ce sens, il a fait valoir que « cette fermeté a permis d’obtenir la grande majorité des permis » et a souligné que « chaque bateau manquant est un problème pour une famille, pour une activité économique », pour laquelle il a défendu qui « se battra fermement et dialoguera, si possible », pour parvenir à une solution.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a affirmé jeudi que la séance de ce vendredi « dira si les accords sont respectés » et a exprimé son espoir qu' »une nouvelle voie sera ouverte ». Il a également demandé à Londres une coopération de « bonne foi » sur les questions de défense.

« Nous avons des relations difficiles. Pourquoi ? Parce que le gouvernement (britannique) actuel ne fait pas ce qu’il dit qu’il va faire », a-t-il déclaré, selon la chaîne LCI. « J’aime le Royaume-Uni, j’aime son peuple. J’aimerais voir un gouvernement qui veut simplement travailler de bonne foi avec nous », a-t-il ajouté.

Beaune lui-même a demandé le 1er décembre à l’UE de prendre des mesures « de rétorsion » contre le Royaume-Uni s’il n’y avait pas d’accord de pêche post-Brexit pour le 10 décembre, date limite fixée par Paris, compte tenu des divergences entre les deux pays sur ce point.

Le ministre britannique du Brexit, David Frost, a déjà indiqué que son pays envisageait « activement » le lancement du mécanisme de règlement des différends prévu dans les accords de sortie de l’Union européenne pour résoudre le différend actuel sur la pêche avec la France.

En vertu de l’accord commercial Brexit conclu fin 2020, les pêcheurs européens peuvent opérer dans les eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu’ils y ont déjà opéré. Paris insiste sur le fait que près de la moitié des demandes de permis soumises par les pêcheurs français n’ont pas encore été acceptées malgré la présentation des documents demandés par les autorités britanniques.

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