La révision du projet de loi, qui transforme le carnet de santé en carnet de vaccination, a été étonnamment suspendue par l’Assemblée nationale dans la nuit du 3 janvier. La majorité des députés ont voté à main levée contre la poursuite du débat. En réponse, le gouvernement a indiqué qu’il souhaitait toujours que la carte de vaccination entre en vigueur dès que possible.

Une nuit de débats au point mort s’est déroulée à l’Assemblée nationale ce lundi 3 janvier. Le gouvernement français a suspendu la révision du projet de loi qui renforce les outils de gestion de la crise sanitaire du Covid-19 en France ; dont l’une des principales mesures est la transformation du pass sanitaire en pass de vaccination.

Le projet de loi stipule que pour avoir un calendrier vaccinal complet, il faudra, dès le 15 février, effectuer une dose de rappel quatre mois après la dernière dose et non sept mois. Ainsi, les Français n’auront plus accès aux loisirs, aux restaurants et bars, aux foires ou aux transports en commun avec seulement un test coronavirus négatif.

Cette mesure vise à freiner la propagation de la variante Omicron du coronavirus, qui ravage plusieurs pays européens. La France a battu ces derniers jours des records de nouveaux cas quotidiens, malgré un taux de vaccination d’environ 90 % de la population de plus de 12 ans.


Les débats tendus ont éclaté peu après minuit, après qu’une majorité de députés ont voté à main levée en faveur de la suspension de la session.

Un planning « au plus proche de ce qui était prévu »

Désormais, il appartiendra à la conférence des présidents de groupes parlementaires au Palais Bourbon d’inscrire la révision du texte du projet de loi à l’ordre du jour de l’Assemblée, a indiqué la vice-présidente de l’Assemblée nationale, Annie Genevard. Mais, ce revirement va faire dérailler le calendrier de l’adoption définitive du texte par le Parlement.

Cependant, le gouvernement assure viser un calendrier « le plus proche possible de ce qui était prévu » pour l’entrée en vigueur du laissez-passer de vaccination, a indiqué mardi son porte-parole, Gabriel Attal. « Nous ferons tout notre possible pour rester au plus près du calendrier qui était prévu », a-t-il insisté. Le gouvernement avait précédemment prévu qu’il entre en vigueur le 15 janvier.

Mais, si l’opposition réussissait son « coup », « évidemment on ira jusqu’au bout de la révision de ce texte et on pointera vers l’échéancier qui était prévu. On essaiera d’être le plus proche possible de l’échéancier qui était prévu », a ajouté Attal.

Le porte-parole a jugé « assez choquant » le bonheur exprimé par les députés de l’opposition et s’est dit « habitué » à de telles expressions. Cela « vise à cacher ce qui semble clairement être beaucoup de turbulences internes dans le passé », a déclaré Attal.

« On a entendu le député Éric Ciotti et Valérie Pécresse (candidat à la présidence française) dire dans les médias qu’ils soutenaient le pass vaccinal. Mais, lundi soir dans l’hémicycle, « on a vu les deux députés et Aurélien Pradié, le porte-parole de la campagne de Mme Pécresse, voter contre le laissez-passer de vaccination. Alors on se demande qui croire. Valérie Pécresse doit clarifier votre position.


La suspension de séance a été saluée à haute voix par les députés de l’opposition, tandis que la majorité a convoqué la présidente de séance, Annie Genevard, ainsi que le président du groupe La République en marche (LREM), Christophe Castaner, et le ministre de la Santé. , Olivier Véran. Le ministre avait préalablement demandé l’accord de l’hémicycle pour poursuivre les débats après l’heure habituelle de clôture de l’Assemblée, prévue à minuit.

Une « offense » au gouvernement français

Jusqu’à présent, les débats autour du projet de loi qui transforme le pass sanitaire en pass de vaccination ont avancé à un rythme lent en raison de l’hostilité des députés de diverses formations politiques d’opposition qui dénoncent ledit texte.

« C’est un délit pour le gouvernement. Le gouvernement nous a dit qu’il fallait marcher ou mourir (…) Et maintenant le gouvernement s’enfonce dans la boue (…) et a été abandonné par une partie de sa majorité », a déclaré le député Julien Aubert.

« Nous avons échappé à une nuit blanche. Véran reçoit une correction », a déclaré le leader de gauche Jean-Luc Mélenchon sur Twitter.

« On a vu une opposition qui, à la télévision et sur Twitter, nous dit qu’elle est en faveur du laissez-passer de vaccination et soutient ce projet de loi, mais qu’à la Chambre ils ont fait le contraire, ils ont joué pour l’entraver et ont voté en masse. laisser les débats cesser », a dénoncé la présidente de la Commission des lois, Yaël Braun-Pivet.

« Malheureusement, nous avions l’intention de terminer le texte ce soir pour qu’il puisse être envoyé au Sénat et, donc, être appliqué le plus rapidement possible (…) mais cela frustre le jeu de l’opposition. »

Cet article a été traduit de son original en français

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