Le gouvernement algérien a convoqué l'ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, pour lui transmettre « un avertissement sévère » contre les actions de Paris, qu'il qualifie de manœuvres visant à « déstabiliser » la situation dans ce pays africain.
Selon des informations publiées ce dimanche par le journal officiel algérien « Le Moudjahid », les autorités ont fait part à Romatet de la « ferme désapprobation » des autorités à l'égard des « provocations » et des « actes hostiles » de la part de la France.
Ainsi, Alger a soutenu que ces actes « ne resteront pas sans conséquences », sans que le gouvernement algérien n'ait pour l'instant commenté la rencontre. De même, les autorités françaises n'ont pas encore réagi à cette information.
Le journal précité souligne que cet appel intervient « après de graves révélations sur l'implication de la Direction générale de la sécurité extérieure dans une campagne de recrutement d'anciens terroristes en Algérie dans le but de mener des actions déstabilisatrices ».
Ce nouvel incident intervient dans un contexte de nouvelle montée des tensions après l'arrestation le mois dernier de l'éminent écrivain franco-algérien Boualem Sansal, accusé par les autorités algériennes d' »atteinte à l'intégrité territoriale ».
L'affaire serait à relier, selon le journal numérique TSA Algérie, avec un article publié début octobre dans un média d'extrême droite français dans lequel Sansal expliquait qu'une partie du territoire occidental de l'Algérie « appartenait au Maroc » avant la colonisation française. .
Sansal a été inculpé en vertu de l'article 87 du Code pénal, qui comprend « les actes terroristes ou subversifs contre la sécurité de l'État, l'intégrité du territoire et la stabilité et le fonctionnement normal des institutions », pour lesquels l'auteur risque une peine de prison. la réclusion à perpétuité.
Les relations entre l'Algérie et la France ne vont pas au mieux depuis que Paris a reconnu la souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara occidental, une mesure qui a même conduit Alger à abaisser ses relations diplomatiques au rang de chargé d'affaires et à retirer son ambassadeur en représailles.