La France poursuit sa campagne de vaccination contre Covid-19 et c’est maintenant au tour des personnes de plus de 75 ans. Au cours de cette semaine, en France 24, nous proposons une série de rapports pour examiner comment se déroule la vaccination sur le territoire gaulois, son époque et ses défis.

En France, où les décès dus au Covid-19 comptent plus de 70 mille personnes, la vaccination a commencé le 27 décembre de l’année dernière. Au début de la campagne de vaccination, la priorité a été donnée aux personnes résidant dans les maisons de retraite médicalisées, aux personnes handicapées dans les institutions spécialisées et aux agents de santé de plus de 50 ans qui travaillent avec ce type de patients.

Le gouvernement d’Emmanuel Macron souhaitait que le personnel de santé qui travaille dans les foyers pour personnes âgées devienne une sorte d’«  ambassadeur du vaccin  » dans un pays où seules 4 personnes sur 10 se disent disposées à se faire vacciner, selon une enquête réalisée par Ipsos Global Advisor, publié le 29 décembre, deux jours après le début de la campagne. Tout le monde n’était pas disposé à assumer ce rôle.

Selon une autre enquête organisée par la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et de services pour personnes âgées (Fnadepa), sur ses 1 200 adhérents, seuls 25% des travailleurs des maisons de retraite médicalisés souhaitaient se faire vacciner.

Annabelle Vêques, directrice de la Fnadepa, citée par le site d’information «Mediapart», soutient le courant minoritaire. Pour elle, la vaccination est une question «collective».

«Bien que l’on ne sache pas si le vaccin empêche la transmission du virus, il faut le faire pour protéger les habitants, c’est une population fragile qui représente 40% des décès dus au Covid-19», a-t-il expliqué.

Malika Belarbi, syndicaliste et ouvrière dans une maison de retraite de la région parisienne, également citée par Mediapart, expose au contraire que dans l’institution où elle travaille, 90% des travailleurs ne veulent pas être vaccinés. Les raisons: « Il n’y a pas de confiance, il n’y a pas de perspective et on en sait pas assez sur les effets secondaires. »

Aujourd’hui 56% des Français veulent se faire vacciner

A partir de ce lundi 18 janvier, les personnes de plus de 75 ans pourront se faire vacciner en France ainsi que celles qui ont une maladie qui les rend vulnérables au Covid-19.

Un nouveau sondage d’Odoxa-Backbone consulting publié vendredi 15 janvier par la radio publique «France Info», montre que l’opinion du public évolue. Aujourd’hui, 56% des Français ont l’intention de se faire vacciner contre Covid-19.

Selon le professeur Jean-Daniel Lelièvre, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne), interviewé par la radio française ‘RMC’, cela est dû à « un certain nombre de personnalités qui ont été vaccinés. « 

En fait, ces dernières semaines, de nombreuses célébrités se sont prononcées publiquement en faveur de la vaccination.

«Nous nous engageons à nous faire vacciner au plus vite pour permettre le retour à la vie normale et la réalisation de compétitions sportives professionnelles et amateurs», a défendu par exemple le 13 janvier 130 personnalités du monde du sport comme le nageur Florent Manaudou, le footballeur Olivier Giroud ou décathlonien Kevin Mayer.

Selon Odoxa, un autre facteur qui a motivé le changement d’attitude est le peu d’effets secondaires observés chez les patients vaccinés. La Haute Autorité de la Santé a expliqué qu’en général, après les inoculations, la plupart des personnes ont éprouvé une gêne au site de la ponction, de la fatigue, des maux de tête ou des douleurs musculaires, mais elles sont « d’intensité faible ou modérée, et disparaissent après un jour ou deux. « 

Le 14 janvier, la même autorité a signalé que «six effets indésirables graves avec une évolution favorable avaient été observés». Ce sont «quatre cas de réactions allergiques et deux cas de tachycardie».

Enfin, selon Jocelyn Raude, professeur et chercheur à l’École des hautes études en santé publique, cité par la radio ‘France Info’, « comme le taux de positivité pour les tests de détection de Covid-19 réalisés en France a disparu à la hausse depuis fin décembre, les discours sur le sujet du vaccin ont changé. « 

Début janvier, « il a pris conscience des bénéfices que pouvait avoir ce vaccin. Cette dimension jusqu’à présent avait été un peu oubliée dans l’équation », précise le chercheur.

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