Les entreprises thaïlandaises multiplient les investissements dans la production de gants en latex avec l’objectif de concurrencer la Malaisie, le premier producteur mondial. Une aubaine pour la valorisation du caoutchouc, dont les prix ont baissé.
Dans les prochaines années, plus de 800 millions de dollars (environ 660 millions d’euros) devraient être investis en Thaïlande dans la production de gants chirurgicaux, dont la demande explose avec la pandémie de Covid-19, détaille Nikkei Asia. Une manière pour la Thaïlande, première productrice de caoutchouc, de valoriser cette matière première dont le prix est en baisse.
Autre objectif : prendre des parts de marché à la Malaisie, largement en tête au niveau mondial. En 2020, selon l’Association malaisienne des producteurs de gants chirurgicaux, la demande en gants a atteint 345 milliards d’unités, dont 62 % ont été produits en Malaisie.
“L’ambition d’augmenter la production de ces gants en Thaïlande coïncide avec les problèmes de réputation de Top Glove, le principal producteur mondial basé en Malaisie, qui font suite à la découverte de foyers de contamination au Covid-19 dans ses usines.”
Augmenter les parts de marché
Selon Nikkei Asia, la Thaïlande compte aujourd’hui 19 usines de fabrication de gants dont la capacité totale est de 46 milliards d’unités par an, et 90 % de la production est destinée à l’exportation.
“Les investissements dans le secteur devraient permettre au royaume d’atteindre 20 % de parts de marché mondial d’ici à 2022.” Une augmentation de 7 % par rapport au niveau actuel.
Uthai Sonluksub, président de l’organisation représentant les producteurs de caoutchouc, explique :
De nombreuses entreprises thaïlandaises et étrangères nous demandent des informations sur les capacités de production en caoutchouc naturel. Elles veulent s’assurer de la disponibilité de la matière première avant de lancer la construction de leur usine de fabrication de gants.”
Parmi les principaux investisseurs, selon Nikkei Asia, Sri Trang Gloves envisage de dépenser 9,9 milliards de bahts (plus de 250 millions d’euros) pour augmenter les capacités de production de ses quatre usines. Le principal producteur du pays espère ainsi passer d’une fabrication actuelle de 32 milliards d’unités par an à 70 milliards d’ici à 2026.
Une bonne nouvelle pour les producteurs de caoutchouc
Le groupe Singhaseni Group, importateur de matériel médical, s’est associé avec l’entreprise de biotech de Bangkok Atgenes Global Link pour investir 6 milliards de bahts (plus de 150 millions d’euros) dans une unité de production dans la ville de Songkhla, précise le magazine.
Des nouvelles qui réjouissent les producteurs de latex, car cela devrait augmenter les prix de la matière première dans les prochaines années.
“Le prix du caoutchouc a baissé de 50 %, se stabilisant à 50 bahts (1,30 euro) par kilogramme. Une chute liée à la faiblesse de l’industrie automobile, dont la demande en pneu représente 70 % des besoins en caoutchouc”, explique Nikkei Asia.