La leçon de liberté syndicale du président Biden à Amazon

La leçon de liberté syndicale du président Biden à Amazon

Joe Biden apporte son soutien à 6 000 salariés d’Amazon en Alabama qui votent ce mois-ci pour se syndiquer. Le géant du commerce électronique a lancé une campagne intensive pour empêcher la naissance d’un premier syndicat en son sein aux États-Unis.
   

Le président américain Joe Biden prend le parti des syndicats chez Amazon. Dans un message vidéo posté dimanche soir sur Twitter, Joe Biden “exprime son soutien aux travailleurs d’Amazon en Alabama qui votent pour se syndiquer ce mois-ci” alors que le géant du commerce électronique fait barrage, rapporte Forbes.

“Le choix d’adhérer à un syndicat appartient aux travailleurs, point final”, déclare Joe Biden dans cette vidéo, rappelant qu’aucune entreprise ne devrait intimider ou menacer ses salariés “au sujet de ses préférences syndicales”.

Le personnel en Alabama pourrait être le premier d’Amazon aux États-Unis à réussir à se syndiquer. “Près de 6 000 travailleurs d’un entrepôt de Bessemer, près de Birmingham, ont commencé à voter sur la syndicalisation en février et ont jusqu’au 29 mars pour retourner un bulletin de vote par correspondance”, précise le Financial Times.

Phobie syndicale

Amazon a “longtemps résisté” à toute tentative de ce genre, au prétexte qu’au sein du groupe “il n’y a pas besoin de syndicat compte tenu des avantages sociaux et des salaires supérieurs au minimum légal”. La phobie syndicale du géant du commerce électronique est bien connue partout dans le monde.

Aux États-Unis, 30 % des salariés d’une entreprise doivent d’abord “manifester de l’intérêt pour l’élection” pour autoriser un syndicat. Le cas échéant, un vote est organisé, qui doit remporter “plus de la moitié des voix des travailleurs”, rappelait The Verge début février, au début du vote.

Amazon a tout fait pour empêcher la bonne tenue du scrutin : un site web antisyndical a été mis en ligne, partout “autour de l’établissement des affiches appellent à voter non”, et des réunions obligatoires pendant les heures de travail sont organisées “pour dissuader les salariés” de se syndiquer, explique le Financial Times. “Ils reçoivent des SMS presque quotidiennement de la part d’Amazon leur disant de voter non, qu’un ‘syndicat est un business qui prélève de l’argent sur [leur] salaire pour se financer’, selon des captures d’écran vues par The Verge”, explique ce site américain.

Si le président “s’est abstenu d’approuver explicitement la campagne” des salariés de Bessemer, souligne le Financial Times, il a rappelé l’importance de la “protection des syndicats” dans la construction des classes moyennes américaines, et martelé :

Que les choses soient claires : ce n’est pas à moi de décider qui doit ou non se syndiquer. Et pour que les choses soient encore plus claires : ce n’est pas non plus à l’employeur de prendre cette décision.”

L’intervention du président fait suite aux demandes de “nombreux actionnaires d’Amazon qui ont appelé l’entreprise à la neutralité pendant la tenue du vote” et ont critiqué ses techniques “trop agressives” pour influencer le résultat, rappelle le quotidien économique britannique. Mais également au courrier qu’il a reçu la semaine dernière, signé par 37 représentants syndicaux, lui rappelant sa promesse de campagne d’être “le président le plus prosyndical qu’on ait jamais vu”.

Le syndicat que les employés d’Amazon pourraient rejoindre, le Retail, Wholesale and Department Store Union (RWDSU), a remercié le président d’avoir “envoyé un message clair de soutien aux travailleurs d’Amazon en Alabama”.

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