Les partis de gauche français ont annoncé lundi soir avoir conclu un accord de principe pour créer un « Front populaire » contre l'extrême droite à l'approche d'élections législatives anticipées suite à la victoire du principal parti d'extrême droite français, le Rassemblement national. , aux élections au Parlement européen.
La France Insoumise, le Parti socialiste, les Verts et le Parti communiste ont proposé de « soutenir les candidats uniques au premier tour », qui se tiendra le 30 juin, comme l'indique un communiqué également signé par le mouvement Génération et Mouvement. Gauche Républicaine et Socialiste (GRS, pour son acronyme en anglais).
« Nous avons négocié aujourd'hui pour faire face à la situation historique du pays, après les résultats des élections européennes et la dissolution de l'Assemblée nationale. Nous appelons à la création d'un nouveau front populaire qui rassemble d'une manière nouvelle tous les humanistes, syndicat, associations et citoyens de gauche », ont-ils expliqué.
L'objectif de cette alliance est « de mener un programme de ruptures sociales et écologiques pour construire une alternative à Macron et combattre le projet raciste de l'extrême droite ». A cette fin, ses candidats « réaliseront un programme perturbateur qui détaillera les mesures à prendre au cours des cent premiers jours du gouvernement du nouveau 'Front populaire' ».
« Notre objectif est de gouverner pour répondre aux urgences démocratiques, écologiques, sociales et de paix. (…) Dans la manière dont nous gouvernerons, avec une direction claire, nous voulons construire ce nouveau front populaire avec les forces qui partagent cette ambition et cet espoir », ont-ils souligné.
De même, ils ont fait référence aux récentes manifestations qui ont eu lieu ce lundi après-midi contre la montée de l'extrême droite dans plusieurs villes du pays – comme Paris, Marseille ou Rennes – et ont appelé la population à « se joindre aux marches et manifester largement.
Le président français Emmanuel Macron a annoncé dimanche la dissolution de l'Assemblée nationale et la convocation d'élections après la publication des premiers sondages à la sortie des urnes, qui anticipaient déjà une nuit fatidique pour son mouvement politique.
La victoire du Rassemblement national – avec 30 députés – et l'avancée électorale ont contraint tous les partis à bouger en France. Les partis alliés de Macron disposent actuellement d'une majorité simple à la Chambre basse et, au vu des résultats des élections européennes, il leur semble difficile d'élargir leur marge de manœuvre.
Les prochaines élections présidentielles ne sont pas programmées avant 2027, un calendrier qui est pour l'instant maintenu. La perte de la majorité à l'Assemblée nationale n'impliquerait pas nécessairement la démission de Macron, mais le président pourrait être contraint à la « cohabitation », c'est-à-dire la coexistence forcée entre le président et le gouvernement de différentes allégeances politiques.