Le mouvement, caractérisé par son hostilité envers les migrants et reconnu pour incitation à la discrimination, a été dissous après une réunion du Conseil des ministres. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, l’a désigné comme un groupe qui incite «à la discrimination, à la haine et à la violence».

Le mouvement d’extrême droite «Génération identitaire» vient d’être dissous en France. L’annonce a été faite ce mercredi 3 mars par le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin, à l’issue d’un Conseil des ministres.

« Cette association et certains de ses membres doivent être considérés comme les porteurs de discours de haine qui incitent à la discrimination ou à la violence à l’égard de certains individus en raison de leur origine, de leur race et de leur religion », a déclaré Darmanin, ajoutant que la décision avait également été prise « en raison de sa forme et son organisation militaire. « 

«Génération identitaire» a tenté à plusieurs reprises d’empêcher les migrants d’entrer dans le pays. Le groupe a mené des raids très médiatisés contre des camps ou des groupes de voyageurs dans les Alpes et dans les Pyrénées, dans le sud et le sud-est du pays. Dans le décret, le ministère a souligné qu ‘ »on peut considérer qu’il présente le caractère d’une milice privée ».

Suite à cette décision, le ministre Darmanin a partagé le décret sur les réseaux sociaux:

«L’association« Génération identitaire »a été dissoute ce matin en Conseil des ministres, conformément aux instructions du président de la République. Comme détaillé dans le décret que j’ai présenté, il incite à la discrimination, à la haine et à la violence.  »

Un groupe né des cendres d’un mouvement d’extrême droite

Plus précisément, le décret dit que «Génération identitaire» avait «des liens avec des groupes d’extrême droite dont elle reçoit un soutien logistique et qui défendent une idéologie qui appelle à la discrimination, à la violence ou à la haine au nom de théories radicales ou suprémacistes». Le mouvement est connu pour ses publications sur les réseaux sociaux, dans lesquelles il défend l’idée d’une identité ethnique européenne qui serait affectée par le métissage. Pour ses partisans, la cohabitation de cultures diverses est impossible.

Selon les archives, le groupe est né des cendres de «  l’Unité radicale  », un parti d’extrême droite qui s’est dissous après qu’un de ses membres, Maxime Brunerie, ait tenté d’assassiner l’ancien président Jacques Chirac en 2002.

Le chemin pour dissoudre le mouvement avait commencé à la mi-février. Le ministre Darmanin a envoyé à l’association un texte avec les arguments pour démarrer le processus et quelques questions. «Génération identitaire» avait jusqu’au 24 février pour envoyer sa réponse.

Le gouvernement français veut mettre fin aux mouvements radicaux

Selon les archives du gouvernement, l’association a reçu des dons de Breton Tarrant, l’auteur de l’attaque contre les mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, au cours de laquelle il a assassiné 51 personnes en mars 2019. Lors d’une audition parlementaire sur des groupes d’extrême droite, Bruno Dalles, ancien directeur de Tracfin, une agence gouvernementale rattachée au ministère des Comptes publics, a déclaré que Tarrant était un « membre bienfaiteur » de « Génération identitaire ».

L’intervention du ministère de l’Intérieur dans cette affaire intervient après la dissolution ces derniers mois du groupe ultranationaliste turc ‘Gray Loups’ (Loups gris) et de trois associations proches du mouvement islamiste: CCIF, BarakaCity, et le collectif Cheikh Yassine. Ces dernières actions ont été menées après le meurtre de Samuel Paty en octobre 2020.

Avec l’AFP

A lire également