Suivez en direct les dernières nouvelles sur la guerre en Ukraine

Le gouvernement français a qualifié ce jeudi d' »atteinte grave à la liberté de la presse » la décision des autorités maliennes de transition de suspendre les émissions de France 24 et de Radio France Internationale après la publication d’informations sur l’implication présumée de militaires dans des exactions Droits de l’homme dans le pays africain.

« La France regrette l’annonce faite par les autorités maliennes d’engager des procédures de suspension de la diffusion de RFI et de France 24, ainsi que les restrictions imposées à tous les médias maliens (pour collecter des informations auprès de ces médias) », a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.

De même, il a critiqué la comparaison faite par Bamako, qui a déclaré que les deux médias « ont une ressemblance au cours du passé récent avec les pratiques et le rôle tristement célèbre de la Radio Télévision Libre des Mille Collines », considérée comme la voix du génocide du Rwanda.

« La France condamne fermement, par respect pour la mémoire des victimes du génocide tutsi au Rwanda, le rapprochement inacceptable et irresponsable opéré par les autorités de transition avec la Radio Télévision Libre des Mille Collines », a-t-il déclaré.

Enfin, il a réitéré son « attachement constant » à la liberté de la presse et d’expression et a manifesté sa « préoccupation » face « aux graves accusations d’exactions qui auraient été commises dans le centre du pays (par l’armée malienne ), qui ont été documentés de manière indépendante et ne doivent pas être passés sous silence. »

La réaction de Paris est intervenue quelques heures après que Bamako, le porte-parole du gouvernement de transition malien, Abdoulaye Maiga, a annoncé la décision et montré la « profonde inquiétude » de Bamako face aux « fausses accusations » d’exactions de l’armée contre des civils. Ainsi, il a pointé du doigt une « synchronisation » des plaintes pour nuire à l’image des autorités.

Maiga a fait valoir que le fait que la Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, se soit prononcée le 8 mars et que Human Rights Watch (HRW) et Radio France Internationale aient publié des reportages et reportages entre le 14 mars et le 15 mars s’inscrit dans « une stratégie préméditée. »

« Ces accusations, notamment celles publiées par Radio France Internationale, n’ont d’autre objectif que de semer la haine et de donner une teinte ethnique à l’insécurité au Mali, ce qui révèle une intention criminelle des journalistes, dont certains ne se sont pas rendus au Mali depuis plus d’un an », a-t-il souligné, avant de transférer son « soutien total » à l’armée.

Le Mali est dirigé par une junte militaire depuis le coup d’État d’août 2020 qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keita. Le chef du coup d’État, Assimi Goita, a organisé un deuxième coup d’État en mai 2021 contre les autorités de transition et est devenu président, après quoi les élections prévues en février 2022 ont été reportées.

En réponse, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé des sanctions sévères, tandis que la montée des tensions avec la France et d’autres pays occidentaux au sujet du déploiement présumé de mercenaires russes a conduit Paris et ses alliés à annoncer le retrait des troupes impliquées dans le lutte contre le djihadisme dans le pays.

A lire également