Bruxelles appelle au calme mais critique les nouvelles conditions qu’exige Londres pour pêcher sur l’île de Jersey

MADRID / BRUXELLES, 6 (EUROPA PRESS)

Les autorités du Royaume-Uni et de la France ont déployé des patrouilles militaires dans la Manche face à l’escalade des tensions sur les droits de pêche, qui ont conduit à une manifestation de bateaux de pêche qui craignent de perdre leur quota dans le scénario post-Brexit.

Les négociations sur l’exploitation des ressources ont été une cause récurrente de frictions entre les deux rives du chenal et ce jeudi des dizaines de bateaux de pêche français ont organisé une manifestation contre l’île de Jersey pendant des heures, afin que d’autres navires ne puissent l’abandonner.

Le gouvernement de Boris Johnson a répondu en envoyant deux navires de la Marine pour « évaluer la situation », selon un porte-parole de Downing Street cité par la BBC. Les autorités de Jersey ont également promis de rencontrer les pêcheurs, qui ont ajouté une soixantaine de bateaux à leur blocus particulier du port de Saint-Hélier.

De leur côté, les autorités françaises ont déployé deux autres patrouilleurs, selon une porte-parole de la préfecture maritime de la région, pour garantir «la sécurité de la navigation et la sauvegarde de la vie humaine», rapporte Franceinfo. En ce sens, il a fait appel à la nécessité d’empêcher une éventuelle escalade.

Enfin, les pêcheurs ont déposé leur protestation et ont quitté la région de Jersey après avoir rencontré les autorités locales, bien qu’il n’y ait aucune trace de progrès concrets réalisés dans ces pourparlers pour résoudre les différends ouverts.

Les pêcheurs dénoncent une coupure dans les zones et les périodes de pêche et ont reçu le soutien explicite de l’exécutif d’Emmanuel Macron, qui a même menacé par la bouche de sa ministre de la Mer, Annick Girardin, de couper le courant de l’île si le des restrictions persistaient aux travaux des ouvriers gaulois.

Paris a également sollicité l’intervention de la Commission européenne, institution qui a veillé à suivre de près les événements entre Paris et Londres, mais a également demandé «des échantillons de modération» et de «calme» pour trouver une issue au conflit.

Dans tous les cas, la porte-parole de la pêche de l’exécutif communautaire, Vivian Loonela, a précisé que le Royaume-Uni exige des conditions « supplémentaires » aux 41 bateaux européens qui ont demandé à pouvoir pêcher dans les eaux territoriales de Jersey qui ne respectent pas l’accord qui régit les relations commerciales entre les deux parties depuis le Brexit.

« Toute nouvelle condition d’autorisation qui limite les activités de pêche doit être conforme aux objectifs et principes de l’accord, mais doit également avoir une explication scientifique claire et rationnelle », a souligné la porte-parole.

En outre, Bruxelles a rappelé que les conditions d’accès à une licence de pêche dans les eaux territoriales de l’autre partie « ne peuvent pas faire de discrimination » contre les navires en fonction de leur pavillon et doivent être notifiées « à l’avance » afin que les navires et les autorités nationales aient  » le temps de réagir. »

Le Community Executive considère que les nouvelles conditions, communiquées à Bruxelles lundi dernier, ne répondent pas à ces critères et « ne devraient donc pas être appliquées ».

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