MADRID, le 6 mai. (EUROPA PRESS) –
Le président de la France, Emmanuel Macron, a été « favorable » ce jeudi à la levée de la protection offerte par les brevets sur les vaccins développés contre le coronavirus, alors que le gouvernement allemand s’est dit « ouvert » pour discuter de la possibilité évoquée par le Présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen.
Von der Leyen a annoncé que l’UE est « prête à discuter » de l’étape après le geste du gouvernement des États-Unis, qui a soutenu mercredi la révision des questions de propriété intellectuelle pour faciliter le développement et la distribution de vaccins contre COVID-19, en particulier en ce qui concerne leur arrivée dans les pays moins développés.
Macron a évoqué la question lors d’une cérémonie publique et a été franc: « Je suis en faveur de la levée de la propriété intellectuelle ». Le président français, qui a reconnu des difficultés de partage de technologie et de production de masse, a qualifié l’Europe de « continent le plus généreux en termes de dosage », soulignant qu’il a envoyé des vaccins « dans les pays les plus fragiles ».
En ce sens, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Clément Beaune, a lancé un appel sur Twitter à cette solidarité pour rappeler que l’UE «exporte près de 50% des doses de vaccins produites sur son territoire», ce qui a déjà permis d’en délivrer environ 200 millions de doses. « Les États-Unis et le Royaume-Uni n’en ont pas envoyé jusqu’à présent. Commençons par là, le plus tôt possible », a-t-il déclaré.
Du côté allemand, le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas a pris la parole, qui a été «ouvert» au débat «dans une situation aussi particulière» telle que la pandémie. Le chef de la diplomatie allemande a reconnu que cela pouvait aider les vaccins à atteindre plus de personnes dans les plus brefs délais, selon l’agence de presse DPA.
L’annonce de l’exécutif communautaire représente un changement dans la dynamique européenne qui jusqu’à présent a résisté pour ouvrir la réflexion sur la libéralisation des brevets des sérums contre le virus car, selon Bruxelles, ce ne serait pas une réponse efficace.
Von der Leyen elle-même a ajouté à son offre d’ouvrir la discussion sur les brevets que, « en tout cas, à court terme, nous appelons les pays producteurs de vaccins à autoriser les exportations et à éviter les mesures qui faussent les chaînes d’approvisionnement ».
Des sources européennes ont également souligné que la question sera inévitablement au sommet informel qui réunira les chefs d’État et de gouvernement de l’UE à Porto (Portugal) ce vendredi et samedi pour discuter, entre autres, de la gestion de la pandémie.