Le gouvernement français a « regretté » la décision de la junte militaire malienne d’interdire l’activité des ONG financées par la France et a justifié le « travail essentiel » effectué par ces organisations, désormais impliquées dans la lutte politique entre Paris et Bamako.

Une porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a déclaré que la décision annoncée lundi est « au détriment de la population malienne ». Le veto, dont les effets doivent encore être clarifiés, affecte théoriquement aussi le travail d’aide humanitaire.

« Pour mémoire, le Mali et sa population bénéficient chaque année depuis 2013 de plus de 100 millions d’euros d’aide publique au développement et d’aide humanitaire française », s’est défendu le gouvernement français, qui a pourtant exhorté les ONG à se plier à toute mesure.

Les autorités maliennes ont ainsi réagi à la décision de Paris de suspendre l’aide au développement, selon Bamako sur la base d’accusations « fantastiques » et « non fondées », concernant par exemple la collusion de la junte avec la Russie et, plus précisément, avec le groupe Wagner, un réseau de mercenaires liés au Kremlin.

Pour le pays africain, l’objectif de Paris est de « manipuler » l’opinion publique et finalement de contribuer à la « déstabilisation » du Mali. En ce sens, il a exigé le « respect » de sa souveraineté et de son droit de choisir ses propres alliés internationaux.

« En conséquence, le Gouvernement de transition décide d’interdire, avec effet immédiat, toutes les activités menées par les ONG opérant au Mali avec le financement ou l’appui technique de la France, également dans le domaine humanitaire », lit-on dans la note officielle.

Cette nouvelle escalade intervient après que le président français, Emmanuel Macron, a officialisé la fin de l’opération « Barkhane » au Sahel, au milieu du retrait des troupes internationales en raison des tensions avec la junte militaire à propos de son report des élections après les coups d’État. état d’août 2020 et mai 2021.

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