Le Caire (AFP) – La conférence internationale sur le changement climatique (COP27) s’ouvre ce dimanche 6 novembre dans la station balnéaire égyptienne de Sharm el Sheikh entre appels alarmistes contre le réchauffement climatique et grande nervosité face aux pénuries énergétiques.

La COP est le grand rendez-vous annuel des Nations Unies pour lutter contre le changement climatique. A cette occasion, le thème africain sera au premier plan en raison de la volonté du pays hôte de faire entendre les revendications du continent : essentiellement plus d’aides à l’adaptation à l’impact écologique et des mesures collatérales, comme une annulation de la dette.

Mais la guerre en Ukraine, l’angoisse européenne face à la grande crise du gaz et du pétrole et les élections législatives aux États-Unis (8 novembre) menacent de dominer, une fois de plus, une conférence qui réunit, jusqu’au 18 novembre, la quasi-totalité de la communauté internationale, près de 200 membres.

sommet des dirigeants

Les lundi 7 et mardi 8, un sommet des dirigeants se tiendra, rassemblant jusqu’à une centaine de participants.

Bien qu’il ne participera pas directement à ce forum réservé aux dirigeants sortants, le récent vainqueur des élections brésiliennes, Luiz Inácio Lula da Silva, a confirmé qu’il participera à la COP27, après avoir été invité de manière inattendue par l’Égypte.

30 ans après l’historique Sommet de la Terre de Rio (1992), le Brésil pourrait revenir en première ligne de la lutte contre le changement climatique, après quatre ans de scepticisme incarné par le président Jair Bolsonaro.


Hausse des températures en Europe
Hausse des températures en Europe Valentin RAKOVSKYAFP

Le président américain, Joe Biden, a confirmé sa présence, mais il y aura aussi des absents notables, comme le Russe Vladimir Poutine ou le Chinois Xi Jinping.

La Chine est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre de la planète et les relations avec les États-Unis, qui lui succèdent, sont actuellement très froides, ce qui ne facilite pas les négociations complexes au sein de la COP, où toutes les décisions sont prises par consensus.

Fractures entre riches et pauvres

La communauté internationale s’est engagée lors de l’historique COP21 à Paris (2015) à limiter l’augmentation de la température moyenne de la planète à un maximum de 2°C, et de préférence à 1,5°C d’ici la fin du siècle.

Au lieu de cela, le réchauffement climatique pourrait atteindre 2,8 °C, selon le dernier rapport de l’ONU.

« Nous nous dirigeons vers une catastrophe mondiale », a averti le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, la semaine dernière.


Les émissions de gaz à effet de serre liées à l'énergie continueront d'augmenter jusqu'à atteindre leur maximum en 2025, a déclaré l'Agence internationale de l'énergie (AIE).  A l'image, tronçon du périphérique parisien, le 21 septembre 2022
Les émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie continueront d’augmenter jusqu’à atteindre leur maximum en 2025, a déclaré l’Agence internationale de l’énergie (AIE). A l’image, tronçon du périphérique parisien, le 21 septembre 2022 -AFP

Et les émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie continueront d’augmenter jusqu’à atteindre un pic en 2025, a déclaré l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Au milieu des craintes d’une récession mondiale, la COP27 s’ouvre précisément sous la menace d’un blocus en raison d’une question épineuse, les « dommages et pertes » causés par le changement climatique.

Dommages et pertes

Les pays en développement demandent la création d’un fonds pour faire face aux dommages causés par l’émission de gaz à effet de serre, dont ils sont les principales victimes.

Bien que les parties aux négociations de la COP aient officiellement jusqu’en 2024 pour prendre une décision, « les fonds et les pertes » figurent à l’ordre du jour provisoire de Charm el-Cheikh, qui doit être approuvé à l’ouverture dimanche.

« Au premier jour de la COP27, les pays développés doivent répondre à l’appel du G77 (un bloc de 134 pays en développement) », prévenait un récent rapport de l’US World Resources Institute.


Opportunités pour réduire le réchauffement climatique
Opportunités pour réduire le réchauffement climatique AFP

Les États-Unis hésitent à créer un fonds pour les pertes et dommages.

La Chine est un allié du G77, tandis que l’Union européenne est ouverte à la discussion, bien qu’avec prudence.

L’Allemagne, qui préside actuellement le club des pays riches (G7), veut jouer un rôle de « passerelle », a déclaré sa vice-ministre des Affaires étrangères, Jennifer Morgan. Bien que le monde traverse un « moment de grande turbulence », a-t-il averti.

En plus du chapitre des dommages et pertes, il y a toujours un différend sur les 100 000 millions de dollars par an que les pays riches sont censés fournir aux plus pauvres, pour atténuer les émissions de gaz CO2 et s’adapter aux effets du changement climatique.

Ce montant annuel n’a jamais été atteint dans la réalité. Il manque environ 17 milliards de dollars et les pays riches ont déjà deux ans de retard.

A lire également