Un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a montré que les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont atteint un nouveau record en 2020. Cela confirme que même le ralentissement économique du Covid-19 n’a pas pu réduire le rythme des émissions atmosphériques. Les résultats sont publiés quelques jours après le début de la COP26, où les dirigeants mondiaux aborderont le changement climatique et ses solutions possibles ; de plus en plus pressant.

Le rapport de l’Organisation météorologique mondiale a révélé que les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont atteint un nouveau record en 2020 et « le taux d’augmentation annuel enregistré était supérieur à la moyenne de la période 2011-2020 ».

Au cours de la dernière année, la concentration de dioxyde de carbone (CO2), le plus abondant des gaz à effet de serre, a atteint 413,2 parties par million (ppm) et se situait à 149% des niveaux de la pré-industrialisation. Le bulletin prévoit également qu’à la fin de 2021, les concentrations de CO2 reviendront à des niveaux records.

Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM, a assuré que « la dernière fois que la Terre a connu une concentration comparable de CO2, c’était il y a 3 à 5 millions d’années, lorsque la température était de 2 à 3 °C plus élevée et que le niveau de la mer était de 10 -20 mètres de plus qu’aujourd’hui. Mais à l’époque, il n’y avait pas 7,8 milliards de personnes. « 

Effet de serre
Effet de serre Bertille LAGORCE AFP

Par conséquent, Taalas a souligné que « nous devons revoir nos systèmes industriels, énergétiques et de transport et l’ensemble de notre mode de vie » et a appelé à une « augmentation spectaculaire » des engagements lors de la conférence COP26 qui se tiendra à la fin du mois.

En effet, il considère que « nous sommes très loin de la voie » de génération d’un changement positif face à la crise climatique, alors qu' »elles sont économiquement et techniquement viables, et qu’il n’y a pas de temps à perdre pour les adopter ».

Cependant, les climatologues estiment que « même si des réductions importantes des émissions sont effectuées, la tendance au réchauffement restera intacte car les émissions passées de dioxyde de carbone restent dans l’atmosphère pendant des siècles ».

Le rapport montre également que le ralentissement économique de Covid-19 « n’a eu aucun impact perceptible sur les niveaux atmosphériques de gaz à effet de serre et leurs taux de croissance ».

Cette analyse mesure la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre : dioxyde de carbone, méthane et protoxyde d’azote. Ceux-ci chauffent la planète et provoquent des événements météorologiques extrêmes tels que des vagues de chaleur et de fortes pluies.

Les inquiétudes concernant le changement climatique ne sont pas rares

Le rapport de l’agence des Nations Unies a également montré que les niveaux de méthane (CH4) dépassaient de 262 % les niveaux atteints en 1750, tandis que ceux d’oxyde d’azote (N2O) dépassaient de 123 %.

L’OMM a souligné « des inquiétudes concernant la capacité de l’océan et de la terre à absorber environ la moitié des émissions de dioxyde de carbone », affirmant que « l’absorption de l’océan pourrait être réduite en raison de la hausse des températures de surface de la mer et d’autres facteurs ».

Pour Taalas, « au rythme actuel d’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre, on assistera à une augmentation de la température à la fin de ce siècle bien supérieure aux objectifs de l’Accord de Paris de 1,5 à 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels ».

Des véhicules roulent sur une route bondée de New Delhi un jour de smog à cause de la pollution le 14 novembre 2017 dans la capitale indienne.
Des véhicules roulent sur une route bondée de New Delhi un jour de smog à cause de la pollution le 14 novembre 2017 dans la capitale indienne. Dominique Faget AFP / Archives

C’est pourquoi le Greenhouse Gas Bulletin arrive à quelques jours de la COP 26 avec un « message grossier » adressé directement aux négociateurs sur le changement climatique lors de la conférence mondiale.

Quand commence la COP26 et de quoi s’agit-il ?

Le rapport est publié quelques jours avant le début de la COP26 à Glasgow, en Écosse, le 31 octobre. Cette conférence rassemble des militants écologistes, des politiciens et des scientifiques de près de 200 pays dans le but d’aborder la question du changement climatique et d’atteindre les objectifs fixés dans l’Accord de Paris de 2015.

Mais ces dernières semaines, la conférence a suscité des doutes car plusieurs dirigeants n’ont pas encore confirmé leur présence. Par ailleurs, l’augmentation des infections par le Covid-19 au Royaume-Uni génère également une incertitude quant à savoir si l’événement se déroulera normalement ou non.

La Conférence des Nations Unies sur le changement climatique a été créée pour que la lutte contre le changement climatique soit abordée ensemble. C’est un engagement mondial qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Avec EFE, AP et Reuters

A lire également