MADRID, 7 (EUROPA PRESSE)
L'homme politique français Jean Marie Le Pen, fondateur du Front national et architecte du grand sursaut politique de l'extrême droite en France, est décédé ce mardi à l'âge de 96 ans.
L'homme politique chevronné, qui a réussi un passage historique au second tour de l'élection présidentielle en 2002, a mis fin à quatre décennies de direction du Front national en 2011 pour passer le relais à sa fille, Marine Le Pen, qui rebaptisé le parti –aujourd'hui appelé Groupe National– en vue d'atteindre de nouveaux sommets de pouvoir.
Le Pen s'est théoriquement retiré de la vie politique en 2015, lorsqu'il a été expulsé du parti qu'il avait fondé en raison de ses opinions antisémites et négationnistes. Il est allé jusqu'à dire que les chambres à gaz de l'Allemagne nazie étaient « un détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale ».
Ce type de polémique avait conduit Marine Le Pen à prendre ses distances avec son père, publiquement et apparemment aussi en privé. La nouvelle a surpris la députée de retour en France après avoir visité l'archipel de Mayotte et, selon franceinfo, elle a appris la mort de son père par les journalistes qui l'accompagnaient.
RÉACTIONS DE CONDOLÉANCES
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a évité les allusions polémiques et a déploré la mort de Jean Marie Le Pen, un homme qui « a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté ». A travers les réseaux sociaux, il a exprimé ses condoléances à la famille, notamment à sa compagne Marine Le Pen.
Bardella a rappelé certains des passages les plus marquants de la vie du défunt, parmi lesquels sa participation comme soldat en Indochine et en Algérie, ce dernier conflit auquel il s'est joint alors qu'il siégeait déjà au Parlement. Sa carrière politique l'a également conduit au Parlement européen, où il a été député européen entre 2004 et 2019 et a été victime de détournements frauduleux de fonds, comme l'ont prouvé des enquêtes ultérieures.
Ces dernières années, Jean Marie Le Pen avait affiché ses sympathies auprès d'une autre personnalité politique d'extrême droite, Éric Zemmour, qui a salué le « courage » dont a fait preuve le défunt « à une époque où il n'y avait pas tant d'hommes courageux ». Ainsi, « au-delà des polémiques, des scandales », il a souligné qu' »il a été l'un des premiers à alerter la France des menaces existentielles qui se profilaient ».