Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, a démenti lundi que le retrait des bases militaires françaises de son territoire annoncé la semaine dernière soit intervenu après une négociation avec le gouvernement français, comme l'a déclaré le président français Emmanuel Macron.
« Dans le cas du Sénégal, cette affirmation est totalement erronée. Jusqu'à présent, aucune discussion ni négociation n'a eu lieu et la décision prise par le Sénégal découle uniquement de sa volonté de pays libre, indépendant et souverain », a-t-il souligné sur son réseau social Facebook. compte réseau.
Sonko y dément que le retrait des bases militaires françaises ait été « négocié entre les pays africains qui l'ont annoncé et la France » et dément que les autorités françaises aient donné « à ces pays l'opportunité de faire l'annonce (… .) par commodité et par courtoisie », a déclaré Macron.
Le Sénégalais a ainsi répondu au discours annuel que le Français a prononcé ce lundi devant ses ambassadeurs et dans lequel il a critiqué les pays du Sahel pour ne pas avoir remercié Paris pour ses efforts dans la lutte contre le terrorisme dans la région, propos qui ont également critiqué le Gouvernement du Tchad.
« L'ingratitude, je suis en mesure de le savoir, est une maladie qui ne se transmet pas à l'homme. Je le dis au nom de tous les dirigeants africains qui n'ont pas eu le courage de l'accomplir devant leur opinion publique : aucun d'entre eux ce serait aujourd'hui avec un pays souverain si l'armée française n'avait pas été déployée dans cette région », a déclaré Macron.
En ce sens, le chef de l'Exécutif sénégalais a répondu que « la France n'a ni la capacité ni la légitimité pour garantir la sécurité et la souveraineté de l'Afrique », accusant ses autorités d'avoir « contribué à déstabiliser » certains pays comme la Libye.
« C'est une bonne occasion de rappeler à Macron que si des soldats africains, parfois mobilisés de force, maltraités et finalement trahis, n'avaient pas été déployés pendant la Seconde Guerre mondiale pour défendre la France, la France serait peut-être encore aujourd'hui allemande », a-t-il conclu.
Sonko a annoncé fin décembre 2024 la fermeture de toutes les bases militaires étrangères au Sénégal, où la France dispose de 350 soldats déployés, faisant allusion à la nécessité pour le pays africain de « gérer sa propre défense et son territoire, sans influences extérieures ».