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Des milliers de Français ont manifesté dans tout le pays dimanche pour protester contre le meurtre de Samuel Paty, un professeur d'histoire décapité vendredi par un djihadiste présumé. À la suite du crime, le gouvernement fait pression pour l'expulsion du pays des extrémistes islamiques présumés sans papiers.
Sous les cris de "je suis un enseignant" ou "nous sommes tous Samuel", des milliers de Français ont manifesté pour montrer leur rejet du meurtre de Samuel Paty, un enseignant décapité vendredi dernier, par un réfugié tchétchène de 18 ans, selon ont rapporté les autorités.
Paty, 47 ans, enseignante au lycée, a été agressée devant son école en banlieue parisienne. Le professeur avait montré à ses étudiants des dessins animés du prophète Mahomet dans un cours de liberté d'expression, ce qui a mis en colère plusieurs parents musulmans, qui croient que toute représentation du prophète est blasphématoire.
Des millions de personnes sont rassemblées ce dimanche à Paris place de la République pour rendre hommage au professeur d'histoire, Samuel Paty.
Jean Castex, Anne Hidalgo, Valérie Pécresse et Jean-Luc Mélenchon étaient sur place.https: //t.co/kkR1j0AxrM pic.twitter.com/6wss5RkxWT
– Ghassan Basile (@gnbasile) 18 octobre 2020
De Paris à Lyon, Marseille et Lille, de grandes foules se sont rassemblées pacifiquement, pour soutenir les enseignants et rejeter les actes de violence. Les manifestants ont observé des minutes de silence, chanté l'hymne national, crié des slogans et applaudi à haute voix en l'honneur de Paty. La manifestation a également été suivie par des musulmans qui ont dénoncé ce que l'un d'eux a qualifié de «barbarie islamiste».
«Nous sommes ici pour défendre la République, les valeurs de la République: liberté, égalité, fraternité et laïcité. On sent que la nation est menacée», a déclaré Pierre Fourniou, un manifestant à Paris, 83 ans.
Environ six ans après le "Je suis Charlie", avec lequel tout le pays a condamné le terrorisme pour l'attentat contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo, également dans la capitale française, au cours duquel 12 personnes sont mortes, la France défend à nouveau la liberté de expression, et de faire preuve de solidarité avec les victimes du djihadisme.
"Ils ne nous diviseront pas. Nous sommes la France!"
Le Premier ministre Jean Castex a participé à la manifestation sur la place de la République à Paris aux côtés du ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, et d'autres hauts responsables politiques, qui ont exprimé leur solidarité après le meurtre qui a secoué toute la nation.
"Ils ne nous font pas peur. Nous n'avons pas peur. Ils ne nous diviseront pas. Nous sommes la France!", A publié Castex sur son compte Twitter au cours de cette journée.
De son côté, Michel Blanquer, a déclaré que "la République a été attaquée avec le meurtre d'un professeur. Indépendamment de nos divergences politiques, syndicales ou autres, nous devons faire preuve d'unité et que nous n'avons pas peur".
Expulsion de radicaux en situation irrégulière
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé avoir chargé les commissaires de police d'expulser 231 étrangers qui résident sans papiers dans le pays et sont retenus pour leur radicalisation islamiste. 180 d'entre eux sont actuellement en prison.
L'agresseur de Samuel Paty, né en Russie et d'origine tchétchène, a été abattu par la police peu après l'attaque. Jusqu'à présent, les autorités ont détenu 11 personnes pour leur lien présumé avec le meurtre et les enquêtes sur ce crime se poursuivent.
Le président français Emmanuel Macron dirige ce dimanche une réunion du Conseil de défense au cours de laquelle de nouvelles mesures contre le terrorisme pourraient être prises.
Avec Reuters et EFE