MADRID, 3 juin (EUROPA PRESS) –
Près d’une vingtaine d’associations ont convoqué ce jeudi une manifestation pour demander au président de la France, Emmanuel Macron, de “passer des paroles aux actes” et de mettre fin à la “surpopulation” dans les prisons du pays.
Face à un nombre croissant de détenus et d’incarcérations au cours de la dernière année, dix-sept associations de défense des droits de l’Homme et des droits des détenus ont convoqué une série de marches un an après avoir exhorté le gouvernement il y a un an à profiter opportunité “Ce que le coronavirus est censé réduire la population carcérale.
Le 3 juin 2020, les signataires de la lettre, dont l’ancien avocat Eric Dupond Moretti, depuis lors ministre français de la Justice, ont exprimé leur plus profond “espoir” quant à la possibilité que la crise sanitaire ait permis pour la première fois en deux décennies de réduire le nombre des détenus dans les prisons de France.
Ainsi, ils ont demandé au président de tout mettre en œuvre pour éviter la “réactivation” de la population carcérale et la “surpopulation chronique” qui ont valu au pays une condamnation par la Cour européenne des droits de l’homme en janvier 2020.
Cependant, comme ils le préviennent désormais, l’exécutif est resté “sourd” à ces demandes. Depuis juillet 2020, la population carcérale augmente. Le 1er mai, 6 689 personnes supplémentaires étaient détenues dans les prisons.
Ainsi, au début du mois dernier, la France comptait 65 384 détenus pour un total de 60 799 places opérationnelles, ce qui représente une densité de 108 %. Au 1er juillet 2020, 58 695 personnes étaient incarcérées (une densité de 96,9 %).
“Le ministre de la Justice (…) n’a pas pris les mesures structurelles nécessaires et (…) a même mis en place de nouvelles mesures qui risquent d’augmenter encore plus la population carcérale”, selon les organisations, parmi lesquelles l’Internationale Observatoire pénitentiaire (OIP), l’Union de la magistrature ou l’Association nationale des magistrats pour l’exécution des peines, entre autres.
En ce sens, ils ont souligné qu’il est encore “temps d’inverser la tendance et de mettre en œuvre une politique volontariste de déflation pénitentiaire”. “La surpopulation carcérale n’est pas une fatalité”, ont-ils assuré.