Génération identitaire, cible du gouvernement français

Génération identitaire, cible du gouvernement français

Menacé de dissolution par le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, ce groupuscule d’extrême droite s’est fait connaître par ses actions coup de poing dans les Alpes et les Pyrénées. Le quotidien hongrois Magyar Nemzet s’intéresse à ce mouvement “luttant pour l’Europe mais contre l’immigration”.

En 2017, le groupuscule hexagonal Génération identitaire, devenu célèbre pour ses actions coup de poing, attirait l’attention des observateurs internationaux en affrétant un navire afin de repousser les embarcations de réfugiés se dirigeant vers l’Europe. Aujourd’hui, “ces jeunes qui disent non à l’immigration et à l’islamisation sont dans le viseur du gouvernement français”, rapporte le quotidien Magyar Nemzet dans un article consacré au mouvement. D’autant plus que “le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a promis qu’il ferait tout pour dissoudre ce mouvement de droite”, souligne le journal, ne lui attribuant pas le qualificatif d’“extrême”.

“Quantité d’attaques”

Le 19 janvier, une douzaine de militants “portant des parkas avec l’inscription ‘Defend Europe’” se sont réunis pendant deux jours au col pyrénéen du Portillon pour “guetter l’arrivée d’éventuels migrants illégaux avec l’aide de drones et de patrouilles”, indique le quotidien. “Ce n’était pas la première action de ce genre montée par cette organisation née en France et présente dans de nombreux pays européens, dont la Hongrie”, ajoute Magyar Nemzet. “Deux ans auparavant, une surveillance similaire avait été organisée dans les Alpes”, précise la publication, se référant à l’action antimigrants d’avril 2018 près du col de l’Échelle.

Dans un contexte de menace terroriste particulièrement prononcée en France, “ce mouvement de droite assume ouvertement son refus de l’immigration et de l’islamisation qui lui valent quantité d’attaques, notamment des représentants des partis de gauche et des militants promigrants”, note Magyar Nemzet. Mais “contrairement aux ONG de gauche libérale”, poursuit le quotidien proche du gouvernement de Viktor Orbán, connu pour sa fermeté contre les migrants en Hongrie, “ce mouvement ne fonctionnant que grâce à des dons et qui fêtera bientôt ses dix ans n’est soutenu par aucun spéculateur ou gouvernement”.

Surveillance maximale

Thaïs d’Escufon, porte-parole du mouvement sollicitée par Magyar Nemzet, dénonce un deux poids deux mesures de la part du gouvernement Castex, car “les autorités françaises ne menacent ni le mouvement Black Lives Matter ni les organisations antifa”. Et même si l’exécutif parvenait à prononcer la dissolution de Génération identitaire, qui connaîtrait ainsi le même sort que l’ONG musulmane BarakaCity, accusée de prôner l’islamisme radical, “nous trouverons une manière de poursuivre notre lutte pour la France, pour l’Europe et contre l’immigration”, appuie Thaïs d’Escufon dans les colonnes du journal.

“Les autorités vont continuer à surveiller le mouvement dans l’espoir de trouver un point d’ancrage juridique”, affirme Magyar Nemzet. Une situation “ironique” selon le quotidien, alors que deux des principaux adversaires du groupuscule se trouvent dans le viseur de la justice. Le premier, le youtubeur Acrobate94, “qui avait attaqué les activistes de Génération identitaire avec l’appui de militants antifa”, est soupçonné de viol. Le second, le ministre Gérald Darmanin, “est visé depuis 2018 par des accusations de viol, d’agression sexuelle et d’abus de confiance”, conclut l’article.

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