Une loi promulguée ce mardi 11 mai fixe un délai jusqu’à la mi-août pour les plateformes comme Uber Eats, Deliveroo ou Glovo, pour louer leurs domiciles. Mais beaucoup d’entre eux s’opposent à la mesure.
« Aucun pays au monde n’a osé légiférer sur cette question, c’est pourquoi nous sommes à l’avant-garde ». C’est ainsi que la ministre du Travail d’Espagne, Yolanda Díaz, a présenté l’arrêté royal approuvé par la coalition de centre-gauche au pouvoir, qui oblige les plateformes numériques à embaucher leur domicile.
Mais ce qui a été une réussite pour le gouvernement espagnol, pour nombre de ses employés qui sont désormais indépendants, cela représente une menace pour leurs revenus.
✅Aujourd’hui, le #CMin a approuvé le décret-loi royal visant à protéger les droits du travail des personnes qui se consacrent à la distribution via des plateformes numériques.
🤝Fruit du dialogue et de l’accord entre les agents sociaux et le gouvernement espagnol.
FIL #RepartoConDerechos pic.twitter.com/eum5qZMTq3
– Ministère du travail et de l’économie sociale (@empleogob) 11 mai 2021
En vertu de la nouvelle réglementation, les entreprises de livraison de nourriture ont trois mois, jusqu’à la mi-août, pour embaucher leurs messagers, après que la Cour suprême d’Espagne en a décidé ainsi l’année dernière.
La règle leur accordera des prestations telles que des prestations sociales, des vacances, des allocations de chômage et des pensions. Cependant, des centaines d’entre eux ont manifesté mardi dans les rues de Madrid pour s’opposer à la mesure.
Francisco López, 37 ans, a déclaré qu’il gagnait 2400 euros (environ 2900 dollars) par mois en travaillant en moyenne sept heures tous les sept jours par semaine, plus qu’il n’aurait pu gagner à son ancien emploi à Barcelone.
«En travaillant pour plus d’une entreprise, nous pouvons ajuster nos horaires. Les taux ne sont pas les meilleurs actuellement, mais ils nous offrent un coussin économique pour avoir une certaine solvabilité. Le fait qu’ils nous «officialisent» «implique que nous devrions nous conformer à un certain calendrier et logiquement nos revenus en seraient affectés».
L’industrie a également critiqué la loi. L’Association des plates-formes de services à la demande (APS), qui regroupe Deliveroo, Glovo, Stuart et Uber Eats, a regretté dans un communiqué que le nouveau règlement soit approuvé « par des moyens urgents et sans débat parlementaire ».
Pour les quatre plates-formes, le règlement « ajoute de l’incertitude au développement de l’économie numérique en Espagne » et s’est manifesté au moment même où l’Union européenne (UE) travaille à légiférer en la matière.
Un débat mondial se déroule sur la manière de réglementer les droits des travailleurs dans l’économie des petits boulots. La Commission européenne a ouvert une période de consultation publique sur d’éventuelles règles au niveau de l’UE.
Avec Reuters, AP et EFE