La Commission européenne a indiqué ce mercredi qu’elle envisageait de passer, dans la mesure du possible, à un système de quotas de pêche pluriannuels pour les populations exclusives de l’Union européenne à partir de 2024, comme l’ont déjà réclamé des pays comme l’Espagne, la France et le Portugal. .
Selon la communication publiée aujourd’hui par Bruxelles sur ses orientations concernant les possibilités de pêche pour l’année prochaine, ce nouveau système augmentera l’efficacité et la prévisibilité pour les entreprises de pêche de l’UE dans le cas de stocks sélectionnés en étroite consultation avec les États membres, les parties prenantes et le Conseil international pour la l’exploration de la mer (ICES ou ICES) .
Pour identifier ces stocks, l’exécutif communautaire a demandé aux États membres de dresser la liste des populations prioritaires pour lesquelles ils recommandent le total admissible des captures (TAC) sur deux ans et les invite, ainsi que les conseils consultatifs, les parties intéressées et le grand public, à commenter sur cette recommandation et sur d’autres recommandations de la Commission avant le 31 août.
Bruxelles a ainsi soutenu la proposition avancée par la délégation espagnole lors du Conseil Pêche de décembre dernier, lorsque le ministre de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, Luis Planas, avec le soutien de ses pairs de France et du Portugal, a proposé la possibilité de mettre en place plusieurs des quotas annuels de pêche de certaines espèces dans le but d’aider le secteur dans sa planification et son organisation commerciale.
Le rapport de Bruxelles reconnaît que la durabilité globale de la pêche de l’UE s’est améliorée et que moins de stocks sont surexploités, tout en rappelant que davantage d’efforts sont nécessaires pour assurer la résilience des activités de pêche et l’amélioration continue de l’état des stocks halieutiques.
Les propositions de la Commission concernant les possibilités de pêche pour 2024 viseront à permettre aux stocks de se reconstituer et à consolider ceux qui ont atteint des niveaux durables, afin de renforcer la résilience des pêcheurs.
Il souligne également l’importance pour les États membres de continuer à appliquer le droit de l’UE et pour la Commission de poursuivre ses efforts pour faire face aux autres pressions sur les stocks halieutiques.
En ce sens, il se réfère au paquet de mesures sur la pêche et les océans, qui propose d’éliminer le chalutage de 30 % des mers de l’UE d’ici 2030, pour insister sur le fait qu’« un engagement plus important est nécessaire pour que nos zones marines et nos pêcheries européennes soient préparées pour le futur ».
Pour les stocks partagés gérés avec le Royaume-Uni, la Norvège et d’autres États côtiers, l’UE continuera de fonder sa position sur les meilleurs avis scientifiques disponibles, dans le but de fixer des possibilités de pêche conformes au rendement maximal durable.
Après la consultation publique, la Commission présentera ses trois propositions de règlement sur les possibilités de pêche pour 2024 : dans l’Atlantique et la mer du Nord, la mer Baltique, ainsi qu’en Méditerranée et en mer Noire.
Enfin, le Conseil discutera des propositions de Bruxelles et décidera des quotas de pêche pour 2024 lors de ses réunions d’octobre et de décembre de cette année.
AMÉLIORATIONS DANS L’ATLANTIQUE NORD-EST, LA MÉDITERRANÉE ET LA MER NOIRE
La communication montre que les stocks de poissons dans l’Atlantique du Nord-Est se situent généralement dans des fourchettes saines, et la dernière évaluation indique les meilleurs résultats de durabilité à ce jour.
Un exemple que Bruxelles souligne comme particulièrement positif est le golfe de Gascogne qui, lors de la dernière évaluation en 2021, est devenu la première zone maritime de l’UE sans stocks surexploités.
En Méditerranée et en mer Noire, alors que les stocks se reconstituent lentement, la mortalité par pêche continue de poser des problèmes car, bien que selon les dernières données disponibles, elle soit la plus faible à ce jour, elle est toujours supérieure de 71 % au taux de durabilité recommandé.
Enfin, l’exécutif communautaire prévient que la situation en Baltique reste « difficile », puisque d’autres pressions en plus de la pêche affectent les populations de poissons.