MADRID, 7 sept. (ÉDITIONS) –

La France de nouveau rejetée ce mardi la faisabilité du projet de gazoduc MidCataprès que l’Espagne l’ait remis sur la table après l’intérêt manifesté par l’Allemagne.

Au point mort depuis 2019, le projet MidCat a 226 kilomètres de canalisations en attente de construction de la ville catalane d’Hostalric à la ville française de Barbaira, avec un tronçon qui passerait par la commune de Figueras (Gérone) et Le Perthus, de l’autre côté de la frontière. L’Espagne a relancé le projet après que le chancelier allemand, Olaf Scholz, a annoncé début août son intention de le promouvoir.

Lors de la conférence de presse de lundi, le président français Emmanuel Macron a affirmé que gazoducs actuels (Irun et Larrau-Calahorra) suffisent pour l’avenir et qu’insister sur MidCat est une « mauvaise solution ».

LE MIDCAT, SUR LA LISTE DES PROJETS COMMUNAUTAIRES JUSQU’EN 2019

Quelques heures plus tard, le porte-parole de Community Executive Energy, Tim PcPhie, a rappelé lors d’une conférence de presse que MidCat est devenu candidat en 2019 pour sa liste de projets d’intérêt commun (PCI, pour son sigle en anglais), qui sont les infrastructures considérées comme essentielles pour le bloc et qui peuvent recevoir des fonds communautaires. Il a expliqué que « la France et l’Espagne à l’époque se sont opposées à son inclusion » car il ne s’agissait pas d’un projet « mature », il devrait donc être mis en veilleuse en attendant de nouvelles évaluations.

La dernière liste de la Commission européenne, publié en 2021comprend trois interconnexions avec la France : une par le golfe de Gascogne, deux par la Navarre et l’Aragon par les Pyrénées et la liaison électrique entre la Galice et le nord du Portugal.

Comme dans la mise à jour précédente, la troisième interconnexion entre l’Espagne et le Portugal et le gazoduc MidCat n’apparaissait pas, ce qui oui ils étaient dans les trois précédents. Bruxelles publie cette liste tous les deux ans depuis 2013.

COMPATIBILITÉ AVEC LE TRANSPORT D’HYDROGÈNE VERT

McPhie a expliqué qu’il appartient à l’Espagne et à la France de poursuivre leur examen pour décider de sa viabilité avant d’atteindre une étape dans laquelle l’exécutif communautaire juge le projet. De plus, il a rappelé que les options pour l’incorporer se produiront également car elles sont compatibles pour le transport de l’hydrogènepuisque l’Union européenne n’envisage pas de nouveaux investissements dans les infrastructures gazières pour favoriser son objectif d’avancer dans les énergies renouvelables tout en réduisant sa dépendance vis-à-vis de la Russie.

La troisième vice-présidente et ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera, a rappelé lors de la conférence de presse après le Conseil des ministres de mardi que le projet figure bien dans l’annexe des infrastructures importantes du plan RepowerEuque « les chefs d’Etat et de gouvernement ont adopté sur proposition de la Commission européenne avant l’été ».

En plus de défendre la nécessité de proposer ce type d’infrastructure à un moment « exceptionnel », Ribera a fait valoir que L’approche de l’Espagne concernant le gazoduc est qu’il peut être utilisé à l’avenir pour transporter de l’hydrogène vert.

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