Le président français Emmanuel Macron a réitéré depuis Paris au Premier ministre libanais Nayib Mikati qu'il persisterait dans ses efforts pour parvenir à un cessez-le-feu dans la région et trouverait des moyens de faire pression sur Israël dans cette direction quelques heures seulement avant une conférence internationale. se tient au Liban.
Mikati, accompagné du ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a remercié Macron pour son “soutien constant au Liban” et ses efforts pour parvenir à une cessation des hostilités dans la région, comme l'a rapporté son bureau dans un communiqué.
La visite de Mikati à Paris intervient quelques heures avant la tenue par le gouvernement français d'une conférence sur le Liban visant à établir une solution diplomatique au conflit, à mobiliser l'aide humanitaire et à soutenir les forces armées libanaises.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a expliqué dans une vidéo publiée sur le réseau social X que le peuple libanais a été impliqué “dans une guerre qu'il n'a pas choisie”. “Agir est un devoir et c'est pourquoi la France a pris cette initiative”, a-t-il ajouté.
Plus de 1,2 million de personnes ont été contraintes de quitter leur domicile en raison de l'escalade du conflit au Liban, théâtre d'intenses attaques israéliennes ces dernières semaines, selon un bilan établi par différentes agences de l'ONU.
Début octobre, les Nations Unies ont lancé un appel humanitaire d'un montant de près de 426 millions de dollars (environ 383 millions d'euros) pour venir en aide aux personnes déplacées dans le cadre du conflit avec Israël.
“EXTRÊMEMENT DÉÇU”
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré mercredi dans un entretien à la chaîne de télévision française CNews qu'il se sentait “extrêmement” déçu par Macron pour sa décision de demander la suspension des livraisons d'armes vers Israël.
“Pourquoi nous imposeraient-ils un embargo alors que nous menons une guerre juste ?”, s'est-il interrogé, ajoutant que le président français adoptait “petit à petit” des positions “contre les intérêts communs” des sociétés libres. “.
Ses propos interviennent après que Macron ait assuré le 6 octobre dans une interview à la radio France Inter que le gouvernement israélien semblait ignorer les efforts de médiation de la communauté internationale. “La priorité est que nous arrêtions de livrer des armes qui sont utilisées pour mener les combats à Gaza”, indiquait-il alors.
En réponse, Netanyahu a reproché à Macron sa position « regrettable » et a averti que « la honte (de son attitude) durera longtemps après que nous ayons gagné la guerre ». Peu après, l'Elysée assurait dans un communiqué que Paris “soutient la sécurité d'Israël”.